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Chantal Soutarson

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Quel rapport entre l’huile d’argan et le Marathon de Paris ? Aucun. Enfin, sauf quand on s’appelle Meroia Sahmi. Cette jeune femme dynamique que rien ne semble pouvoir arrêter, entreprend tout à fond et avec passion. Son parcours est riche, pas banal du tout. Un défi sportif à travers par Paris la ramène vers la terre de ses origines, le Maroc. Et plus particulièrement vers l’huile d’argan.

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Clémence Von Mueffling est une française qui vit à New-York depuis des années. Issue d’une lignée de rédactrices beauté, c’est tout naturellement qu’elle a décidé de devenir journaliste et de créer un webzine autour de la beauté et du lifestyle dans la Grosse Pomme. Comment on s’est rencontrées ? Elle m’a demandé, via IG, si elle pouvait publier une traduction en anglais de l’interview de Joëlle Ciocco sur Beauty and Well Being, son site. Evidemment, j’ai dit oui, je trouvais ça plutôt sympa des sujets croisés. Et du coup, j’ai voulu en savoir plus sur elle et sur la beauté de l’autre côté de l’Atlantique. Je vous laisse découvrir Clémence, la créatrice de ce magnifique webzine en anglais, que je vous invite également à aller checker, car il est vraiment chouette, en plus d’être une mine d’infos ! Vivement qu’on se rencontre IRL 😉

Qui êtes-vous Clémence Von Mueffling ?

Je suis un peu née dans un pot de crème ! Avec une mère et une grand-mère rédactrices beauté au Vogue Paris j’ai très vite su que je voulais continuer cette tradition et travailler dans la beauté. Après des études à l’Université de Paris Dauphine puis à l’ESCP j’ai tout d’abord rejoint le groupe Clarins (à Londres), puis les parfums Carolina Herrera (au siège à Barcelone) et enfin le soin Dior (à Paris).

Ce n’est qu’une fois à New York que j’ai découvert le journalisme et réalisé que je voulais en faire une carrière. En 2014 j’ai lancé le magazine digital Beauty and Well-Being (BWB) puis en 2018 un livre, Ageless Beauty the French Way (St Martin’s Press).

Beauty and Well-Being, c’est votre webzine. De quoi ça parle et à qui ça s’adresse ?

BWB apporte un autre regard sur la beauté et le bien être. Il propose chaque semaine des articles de fond qui couvrent toutes les tendances beauté, bien être, soins naturels, nutrition, sommeil à travers des articles, des interviews mais aussi une rubrique culturelle et des recettes.

J’ai toujours considérer que la beauté et le bien-être ne faisaient qu’un alors que la presse alliait généralement beauté et mode. De plus, je suis régulièrement surprise par le peu d’articles dans la presse qui s’adressent aux femmes plus mures alors qu’elles ont autant envie que les plus jeunes de prendre soin d’elles. Beauty and Well-Being est né de cette envie d’apporter des solutions là où je trouvais qu’elles manquaient.

Vous avez écrit un livre, Ageless Beauty The French Way où vous parlez de votre mère et de votre grand-mère. Vous révélez également leurs secrets de beauté. Pourquoi teniez-vous à parler d’elles ?

Ce livre leur est dédié, elles ont une place très importante dans ma vie. Elles ont toutes les deux eu de grandes carrières à Vogue, et ont eu la chance de rencontrer non seulement les plus grands experts de la beauté de leur époque mais aussi les grands photographes tels qu’ Irving Penn ou Guy Bourdin. Aujourd’hui encore, elles sont pour moi, de parfaites ambassadrices de la féminité et de l’élégance Française.

Avec ce livre nous partageons non seulement les conseils d’experts français (pour le soin du visage, des cheveux, des mains, des pieds, des jambes…) mais aussi nos propres conseils, ceux de trois générations de rédactrices beauté. Les conseils y sont indiqués en fonction des âges : Jeunesse, Plénitude et Maturité.

En parcourant votre livre, j’ai appris que le démaquillage ne faisait pas partie des habitudes des américaines. Comment est-ce possible ? New-York est certainement aussi polluée que toutes les grandes capitales du monde, non ? 

Eh oui, les Américaines n’aiment pas du tout cela. Passer quelques minutes le soir à se démaquiller est la corvée absolue, mais heureusement petit à petit les mentalités changent. Le double démaquillage n’est pas encore accepté mais celles qui en ont fait l’essai sont, en général, convaincues. (Moi la première …merci Joëlle Ciocco!).

Quand au niveau de pollution de la ville de New York, j’ai moi-même été très surprise en m’y installant après avoir vécu dans des villes telles que Paris et Londres, que je trouvais plus propres. La réalité est que New York est sale, certes, mais moins pollué. L’OMS partage régulièrement ses données et les plus récentes sont très nettes. Paris est deux fois plus pollué que New York. (ndlr. Et pan !!!)

Selon vous, le massage est le secret Number 1 des françaises. Pourtant, elles semblaient plutôt s’en remettre à l’efficacité des crèmes jusqu’à il y a encore pas si longtemps. 

Le massage du visage est une technique moins en vogue, la clientèle s’est tournée ces dernières années vers des soins plus invasifs chez les dermatologues. Cette routine beauté a pourtant connu beaucoup de succès et un véritable « following ». Je pense aux grandes années du salon Ingrid Millet, puis celui de Françoise Morice, mais aussi les instituts plus confidentiels tels que Nicole Desnoé et bien d’autres qui ont vu défiler le tout Paris. Pour moi c’est la méthode la plus naturelle pour améliorer la qualité de la peau mais aussi prolonger sa tonicité et sa fermeté.

Vous réhabilitez le travail des esthéticiennes françaises, mais la mode actuelle des facialists nous vient en grande partie des pays anglo-saxons. Ce qui n’est pas banal dans un pays comme les Etats-Unis, où la médecine et la chirurgie esthétique sont reines.

Aux Etats-Unis, beaucoup de femmes sont allées trop loin avec les soins dermatologiques et la chirurgie esthétique. Aujourd’hui ,on commence à voir les effets de cette surconsommation et on se rend compte qu’avec des méthodes plus naturelles et plus douces, on peut obtenir des améliorations non négligeables.

Il y a un grand travail à faire aux Etats-Unis, et j’essaie de faire passer au maximum ce message en faveur d’une beauté plus naturelle. Ce qui compte ce n’est pas d’avoir une peau lisse et parfaite mais d’avoir une peau saine avec de l’éclat. A mon avis, il vaut mieux faire son âge que ne pas avoir d’âge. (ndlr. Je suis d’accord à 100% avec cette affirmation, Clémence !)

On ne parle plus que de cosmétiques green et clean en France. Y-a-t-il la même tendance de l’autre côté de l’Atlantique ?

Aux Etats-Unis c’est très à la mode aussi et d’ailleurs, même les experts s’emmêlent les pinceaux entre le green, le clean, le vegan, etc. Ce qui m’intéresse ce sont des marques respectueuses de notre corps (choix d’ingrédients) et de notre environnement (effort avec le packaging). A mon avis, tout est une question d’équilibre lorsque l’on parle de soins « clean ». Je fais personnellement très attention à choisir un déodorant avec uniquement des ingrédients naturels, j’utilise aussi un dentifrice sans fluor, et des shampooings sans sulfates.En revanche, je suis moins regardante avec le maquillage. Ce qui compte pour moi c’est vraiment l’effort de transparence des entreprises sur la composition de leurs produits et leur volonté de polluer moins.

Quelles sont les marques, produits qui cartonnent chez vous ?

Celles que l’on appelle aux US les ‘Indie Brands’ gagnent de plus en plus de parts de marché. La marque Tata Harper en était la pionnière. Aujourd’hui, les marques qui font parler d’elles sont : Kosas pour le maquillage, Sacha Juan pour les cheveux ou encore Sundays pour les ongles.

Pour le soin les marques qui cartonnent sont : Tatcha, Grown Alchemist, Indie Lee, L.A Bruket, le sérum du Dr Barbara Sturm et les crèmes Augustinus Bader.

Quelle est votre routine beauté ? Tendez-vous à la simplifier ? Etes-vous toujours fidèle aux marques françaises ?

J’ai toujours été pour l’efficacité et le naturel tout en étant sophistiqué. J’aime les marques de maquillage françaises telles que By Terry ou Chantecaille qui donnent un joli teint et beaucoup d’éclat. Je les applique après le sérum Filorga ou un soin hydratant léger tel que Valmont.

Lorsque je regarde ma trousse de toilette je peux dire que je suis archi-fidèle aux marques françaises ! Je ne quitte pas mon Eau Thermale Avène et j’ai toujours de la Cicalfate (Ndlr.La Roche-Posay) dans mon armoire de salle de bain avec un tube d’Homéoplasmine et de Jonctum. J’aime les eaux démaquillantes de Filorga, Bioderma et Odacité. Pour le mascara, j’aime toujours autant ceux de Chanel et Clarins et pour les vernis c’est Kure Bazaar, sinon rien !

J’utilise aussi les soins démaquillants de Joëlle Ciocco, que j’alterne parfois avec Caudalie, ou Valmont. J’ai rapporté dans ma valise récemment après un passage en France, des produits démaquillants Patyka que j’avais très envie d’essayer.

Ma seule grande infidélité, c’est mon parfum. J’utilise depuis quelques années un parfum Américain, c’est Tuberose d’Aerin Lauder.

Avez-vous des adresses à nous donner pour un parcours beauté sans faute à NY ?

Pour un weekend absolument idéal beauté et bien-être, je recommanderais un tour dans Central Park à pied ou à vélo pour prendre un grand bol d’air frais (ndlr. Je valide à 2000%). Puis descendre au nouveau club de wellness qui a ouvert ses portes ce mois-ci, The Wellpour pour un petit-déjeuner sain avant un cours de yoga avec Eddie Stern, le professeur star de New York (Ndlr. Gwyneth Paltrow en est hyper fan). On peut continuer avec une séance de réflexologie ou de méditation. Ensuite direction ABC V, le restaurant végétarien de Jean-George (absolument DELICIEUX !). Après, il suffit de traverser la rue pour aller se faire faire un soin du visage chez Rescue Spaavec Danuta qui travaille avec les produits Valmont et Biologique Recherche. On peut enchaîner avec un saut dans les boutiques de soins « green » et ma préférée est celle du Detox Market, fondée par 2 français. Idéal pour faire le plein des meilleures marques du moment et monter ensuite sur leur terrasse pour admirer la vue sur Soho.

Je terminerai avec un cours de poterie, très à la mode à NY, pour un peu de détente, dans Brooklyn avec ensuite un dîner léger chez The Butcher’s Daughter qui fait les meilleures tartines à l’avocat.

Merci à Clémence pour ces confidences et cette balade dans le New-York green et wellness.

Perso, là tout de suite, j’ai juste envie de prendre un billet et de partir essayer toutes ces bonnes adresses. Et vous ?

 

S’y mettre et s’y tenir cette fois

Comme chaque année, en septembre, je vois mes cours préférés pris d’assaut par des nouveaux venus. Vous aussi, à chaque rentrée, vous revenez de vacances, motivée, en vous disant : « cette année, c’est décidé, je fais du sport trois jours par semaine… ». Mais ce genre de bonne résolution s’évanouit très vite, passé quelques semaines. Sauf si on se pose les bonnes questions, avant de cramer son PEL dans un abonnement ruineux.

De quelle activité avez-vous envie ? Ok, le yoga c’est tendance, mais est-ce vraiment votre truc ? Si vous vous êtes éclatée en faisant du beach volley sur la plage ou en nageant, vous aurez peut-être plus envie d’un sport co (oui, on peut aussi en pratiquer à l’âge adulte), ou peut-être serez-vous dans votre élément dans un sport défouloir, plus cardio (boxe, danse etc.), ou encore dans une piscine (une copine de ma fille fait du water polo avec sa mère deux fois par semaine). Ecoutez-vous…

Vous voulez vous poser ? Tai chi, certains types de yoga, Pilates… Certaines activités demandent de la concentration et apprennent à mieux connaître son corps tout en apprenant à dépasser ses limites. Ne vous laissez pas intimider par certaines postures que l’on peut voir sur IG. Ces yogis ont tous débuté un jour…

Vous voulez vous muscler rapidement ? Le Pump, le Cross Fit… mais attention aux blessures. Il faut tout de même avoir un minimum de condition physique pour ce genre d’activité et bien respecter les consignes de charge et de posture.

 

A quel moment pratiquer ? Vous courez le soir pour récupérer les enfants à la crèche et faire deux-trois courses avant de rentrer ? Alors, ce n’est visiblement pas le bon moment… Vous avez du mal à vous extirper du lit le matin ? Clairement chez vous le matin, c’est fait pour dormir, donc laissez tomber. Quand je travaillais en entreprise (Thank God it’s over 😉 ), j’avais compris que la meilleure heure vu mon emploi du temps surchargé en permanence, c’était le midi. C’était ma bouffée d’endorphines, ce qui me permettait d’échapper au stress de la rédaction, de rencontrer d’autres gens, de me vider la tête, quoi ! Certes, je déjeunais devant mon ordi en quatrième vitesse au retour, mais j’étai très productive ensuite. Aujourd’hui, mon indépendance me permet d’aller exercer mon activité physique le matin, le midi ou en fin d’après-midi, sans aucune prise de tête. C’est nu super avantage, mais bon, il y a d’autres inconvénients aussi…

Mais où aller ? Le lieu, très important le lieu. Attention, je ne parle pas d’adresse mais de géographie. Facilitez-vous la tache ! Galérer pour rejoindre votre salle ou votre piscine, c’est le meilleur moyen de lâcher l’affaire après quelques semaines. Si vous devez parcourir plusieurs kilomètres en voiture (et tourner pour vous garer…) ou prendre les transports pendant plus d’une demie heure, oubliez ! L’idéal, c’est que le lieu de votre activité soit facile à rejoindre à pieds de préférence. Evidemment, le coach à domicile ou sur le lieu de travail c’est l’idéal, mais perso, je n’ai jamais eu les moyens d’avoir un coach privé, quant aux boîtes qui proposent un lieu dédié au sein de l’entreprise, ça existe mais c'(est encore très peu répandu.

Et les jours sans ? Les jours où on a la flemme, les jours de règles où on a l’impression que toute notre énergie s’écoule avec le flux menstruel, bah on force pas. Vous avez loupé un jour ? Rien de grave. Vous irez demain ! Mais surtout ne lâchez rien. Jamais plus de 2 jours d’affilée à sécher, sinon on est certaine de ne jamais y retourner.

Alors qui s’y met ou s’y remet cette année ? 

Se muscler, mais pas que…

On parle souvent de l’aspect physique quand on évoque la pratique du sport. Ca muscle, ça donne la pêche, ça augmenterait même l’espérance de vie lorsqu’on pratique régulièrement (environ 3 ans de plus, à raison de 92 mn par semaine), paraît-il. Mais, mais il y a des sports qui en font plus que d’autres. Et là, je me dis que j’ai pas si bien fait d’arrêter le pump… Je vous dit pourquoi.

Ne pas faire son âge. C’est vrai que pour quelqu’un qui est né 22 ans après la seconde guerre mondiale, je m’en sors plutôt pas mal (Ahahah !). L’autre fois le jeune homme qui est venu remorquer ma voiture pour l’emmener à la casse (RIP ma petite voiture ;-( ) n’en croyait pas ses oreilles quand il a vu mon permis. Et il m’a dit un truc qu’on ne m’avait jamais dit avant : « oui, mais vous faites du sport, non ?  » Et je me suis souvenue d’un papier américain que j’avais gardé religieusement (je me constituais des docs depuis l’Université, mais j’ai arrêté). Ca dit que si soulever de la fonte fait gonfler les muscles, ça permet également à la peau de rester jeune. Des chercheurs ont découvert que soulever des poids améliorait le fonctionnement de la mitochondrie des cellules du cerveau et du tissu musculaire. Pour info, la mitochondrie c’est une sorte de micro centrale électrique qui produit l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de toutes les cellules. Ceux qui s’astreignent à des séries de push ups connaissent les mêmes bénéfices. « La mitochondrie n’est plus aussi performante avec l’âge, en particulier à cause des dommages causés par les radicaux libres. Sans mitochondrie, pas de collagène, pas d’élastine et pas d’acide hyaluronique non plus. Or ces trois-là garantissent à la peau sa souplesse, sa tonicité et son hydratation naturelle. Je cite une dermatologue américaine, le Dr Leslie Bauman. « Il est possible que lever des poids booste l’activité d’une mitochondrie jeune, ce que ne fait ni le running (Gloops !) ni le fitness en aérobie (cardio). » L’article se poursuit en disant que les recherches devraient apporter une réponse d’ici 5 ans… Euh, bah vu que cet article doit bien avoir 4 ans, ça ne devrait plus tarder.

sport, minceur, fitness
Un vieux visuel sport de Beauty Toaster #recyclage

En attendant, il existe d’autres effets whouaou ? Quand on fait du sport, en particulier un sport d’endurance (cardio, running, vélo etc.), on sécrète de « bonnes » hormones. Comme les endorphines qui sont considérées comme une morphine naturelle. Parallèlement, elles boostent la circulation sanguine et sont reconnues pour être très bénéfiques pour la peau. Le bonus : elles restent actives plusieurs heures après l’arrêt de l’activité, et ça c’est parfait pour le glow !

On fait aussi baisser son taux de cortisol. Le cortisol, c’est l’hormone du stress qui a haute dose chamboule le métabolisme, nous épuise et accélère le vieillissement interne… En parallèle, on a rarement les traits détendus quand on est sous tension et ces plis, ces mimiques du visages finissent par marquer la peau, d’abord en surface puis plus en profondeur. Donc moins de stress, c’est moins de grimaces et une peau plus lisse. CQFD ! Ok, c’est peut-être un raccourci un peu rapide, mais observez-vous :  vous forcez les sourcils quand vous êtes cool ?

On fait baisser le taux de sucre dans le sang. Or le sucre est responsable de la glycation, la rigidification des fibres de collagène et d’élastine. Avec à la clef, plus de rides et une peau ramollie.

Et je pourrais encore parler de plein de choses, l’effets sur le système cardio-vasculaire, lia sécrétion de dopamine, etc. Allez, à vos kettlebells !

Mais plus sérieusement, le sport et vous ça fait deux ou ça fait partie de votre vie, comme manger ou dormir ?

La cosmétique sans concession

J’ai réalisé cette interview en juin dernier dans le somptueux cadre  des Salons Particuliers du Bon Marché, à Paris. On ne présente plus Tata Harper, Queen de la Green Beauty américaine. Ecoutons-la plutôt nous raconter la genèse de sa marque et sa quête d’une beauté plus respectueuse de la santé et de la nature, mais pas pour autant boring !

Beauty Toaster. Bonjour Tata, je suis ravie de vous interviewer ici à Paris.

Tata Harper. Bonjour, comment allez-vous ? Je suis ravie d’être invitée dans votre podcast.

1 Dites-moi, vous n’étiez pas pas dans la beauté au début. Mais j’ai lu que vous, votre mère et votre soeur, lorsque vous viviez en Colombie, vous organisiez des « Beauty parties », c’est vrai ?

Tata Harper. Oui, c’est tout à fait vrai. Je n’étais pas dans l’industrie de la beauté du tout. J’étais  ingénieur industriel de formation et j’avais une vie totalement différente. Mais est-ce parce que je suis latine ou que ma mère et ma grand-mère avaient cet amour inconditionnel pour la beauté ?, Vous savez elles adoraient célébrer la beauté. Pour elles, ce n’était pas une contrainte, quelque chose d’ennuyeux ou juste une perte de temps, c’était un rituel, un moment pour prendre soin de soi. C’était une façon de se mettre en mode week-end. Même au quotidien, il y avait toujours ces 10 mn, où on prenait du plaisir à s’appliquer toutes sortes de crèmes. Je suis tombée amoureuse du rituel et de la sensation qu’il induit en vous. Et j’ai été accro à la beauté très jeune.

2 Au départ, vous vouliez être dans la mode, mais vous êtes devenue ingénieur industriel, mais comment avez décidé de créer votre propre marque de beauté ?

J’ai toujours adoré la mode et encore aujourd’hui. Déjà au lycée, j’avais une marque de mode avec une amie et on créait plein de modèle. Je croyais que c’était mon destin et je voulais faire des études de stylisme, mais ma mère qui travaillait et était une entrepreneuse m’a dit :  » Oh non, non, non ! Je ne crois pas que le stylisme soit une bonne orientation pour toi. C’est trop limité et ce sera la seule chose que tu sauras faire. »

Et là, elle me dit:   » tu devrais faire des études d’ingénieur. » Et moi, j’ai répondu : « quoi ? Mais, qu’est-ce que c’est ? Ca semble tellement complexe ».

Mais vous l’avez quand même fait.

Oui, je l’ai fait et j’ai aimé ça. Au lycée, j’étais une élève assez moyenne, j’avais toujours des C, C+… Mais quand j’ai étudié l’ingénierie, je suis devenue une excellente élève. A ma grande surprise, j’ai adoré, parce que dans ce type d’études, on vous explique le processus de fabrication des choses, et on vous apprend à réfléchir, et c’est hyper intéressant. Et je ne pensais pas entreprendre dans la beauté, mais mon beau-père a développé un cancer il y a 15-16 ans maintenant. Il était soigné aux Etats-Unis et je vivais à Miami à cette époque. Je l’ai beaucoup accompagné à ses rendez-vous médicaux, pendant son parcours vers la guérison. C’est un survivant du cancer. Il faisait plein de tests, prenait des médicaments, subissait des opérations, je rencontrais des spécialistes et je me suis interrogée sur son mode de vie : ce qu’il faisait, comment il vivait, quels produits ils utilisait tous les jours… Un médecin m’a suggéré d’incorporer dans sa vie plus de produits naturels. Même si c’est un homme et qu’il n’utilise pas des tonnes de produits, rien que le shampoing, le savon, le déodorant… Et là, j’ai ouvert les yeux. Car je pensais que le mouvement bio et la beauté naturelle, concernait uniquement l’environnement. Je suis une défenseuse de l’environnement mais je ne pensais pas que mon déodorant ou ma crème hydratante avait un impact. Et là j’ai compris qu’on parlait de l’impact sur la santé, des produits que l’on utilise tous les jours, parfois plusieurs fois par jour. Et je me suis demandé comment on pouvait réduire leurs effets toxiques. J’ai commencé à changer d’alimentation, de produits nettoyants, tout et la dernière étape a été d’échanger ma super crème high tech suisse contre une crème naturelle. Et je ne trouvais pas d’équivalent.

Vous savez, la cosmétique naturelle était très minimaliste, très basique à l’époque. Les gens qui s’y intéressaient recherchaient du naturel, pas de l’efficacité. C’est vrai dans beaucoup d’industries, sauf que, dans le skincare, les gens achètent les produits parce qu’ils veulent du résultat. Or à l’époque, pour moi comme pour d’autres consommateurs, ces produits étaient décevants en termes de résultat et de texture. C’est ce qui m’a conduite à vouloir créer cette nouvelle génération de produits.

3 Vous avez conçu votre marque comme une marque bio, clean et glamour dès le début. En 2010, ça devait être un sacré challenge, non ? 

J’ai lancé la marque en 2010, mais j’ai commencé à travailler dessus dès 2005, donc il m’a fallu 5 ans pour créer Tata Harper. Ce qui est très différent par rapport à la cosmétique traditionnelle où vous arrivez avec un concept et ça ne prend que quelques mois pour lancer le projet. Je ne voulais pas forcément que ce soit glamour, je voulais parler à une consommatrice qui attend un vrai résultat, c’était plus ça en fait. Beaucoup de gens me disent : « oh vous êtes une marque tellement haut de gamme ». Ok, mais qu’est-ce que ça signifie vraiment ? Pour nous, l’idée était d’avoir des formules puissantes, très concentrées, constituées d’ingrédients du monde entier. Je voulais que ce soit le summum de la technologie naturelle d’aujourd’hui. Ce qui est très différent de l’offre de produits naturels de l’époque qui était très simple, minimaliste et s’adressait à un consommateur sans grandes attentes. En revanche, pour celles qui avaient des attentes cosmétiques, il n’y avait pas d’alternative et c’était dommage. Alors j’ai voulu créer cette marque pour bousculer le status quo. Je vais parler de ça, parce que ce n’est pas seulement une histoire de naturel. Par exemple, le clean est un nouveau concept, mais ça n’a rien à voir avec ce que nous faisons. Clean, c’est une réaction de l’industrie face aux critiques concernant certains ingrédients controversés comme les parabens, SLS, PEGS… Chaque marque a sa propre interprétation du « clean ». Mais, être clean, c’est juste un effort à faire, c’est un bel effort, mais ça n’a vraiment rien à voir avec ce que nous faisons. Ce que nous faisons est totalement naturel et bio. C’est ce que je voulais montrer aux consommatrices : le vrai pouvoir de la nature quand on fait bien les choses. Et je voulais également bousculer ce concept de l’ingrédient « silver bullet », ce super ingrédient qui fait tout pour vous.

Ca fait, 50, 60 ans que le marketing nous matraque avec cette idée que seuls les ingrédients synthétiques fonctionnent. Voici l’ingrédient miracle, vitamine A, B C, bref vous savez due quoi je parle. Et j’ai trouvé ça un peu réducteur. Pourquoi un seul ingrédient alors qu’il y en existe tant ? Je ferais le parallèle avec les compléments alimentaires : vous pourriez acheter votre vitamine C, vitamine D et vitamine B, en les achetant séparément. Mais pourquoi ne prendre un seul super complément multivitaminé à la place ?

En cosmétiques, c’est pareil. Si vous faites le calcul, un seul de nos produits coûte bien moins cher que si vous deviez acheter tous les produits nécessaires pour apporter à votre peau le même nombre d’actifs. Par exemple, nous avons un sérum qui contient 39 ingrédients actifs. En cosmétiques traditionnelles, vous devriez acheter, je sais pas moi, 12 produits pour obtenir un effet équivalent.

Ca a été difficile d’aller à l’encontre de la mentalité cosmétique traditionnelle. L’un de mes avantages, c’est que je n’étais pas issue du sérail. Quand vous faites appel à tous ces experts, qui connaissent leur métier et qui ont toujours procédé de la même façon jusqu’à maintenant, vous êtes incompris quand vous voulez faire les choses différemment, ils vous traitent de fou, dans le sens où vous ne voulez pas faire partie du système.

Quand vous créez votre marque, ces-gens-là vous présentent différents laboratoires pour formuler vos produits et ces labos, ont un catalogue de formules de bases qui ont déjà été achetées par différentes sociétés. Des bases auxquelles on ajoute un ou deux ingrédients. Par exemple, moi qui vient de Colombie, on va me dire : «  Tata, nous avons cet ingrédient incroyable d’Amazonie, on va le mettre dans tous tes produits, ce seront des produits sans parabens bien sûr.

Et moi : « quoi ? Un seul ingrédient ? Sans parabens ? Non, moi je veux une formule non synthétique à 100% ».

Eux : « Non, on n’a pas le temps de travailler là-dessus, c’est impossible. Vous n’aurez aucun résultat. »

Et là, vous concluez : « OK, je ne peux pas travailler ave le système ».

4 C’est pour cette raison que vous avez crée vos propres laboratoire et usine ?

Oui, car nous voulions travailler chaque formule en partant de zéro. Vous savez, je suis avant tout une consommatrice de produits de beauté, donc en tant que consommatrice, vous arrivez avec tellement de fantasmes autour des produits que vous achetez. Notamment que ces produits sont fabriqués par la marque elle-même, de A à Z.

Et j’ai réalisé que l’industrie traditionnelle est très sous-traitée. Vous avez des fabricants qui travaillent pour 80 marques différentes sous un même toit. Après, tout va dans une usine de conditionnement, qui remplit les flacons pour ces 80 marques, après les flacons partent chez le spécialiste de l’emballage, pour ensuite se retrouver à la vente chez les distributeurs.

Et moi, en tant qu’ingénieur, je me suis dit que j’allais me retrouver à faire du marketing et de la vente. Mais je ne veux pas monter une boîte de pub. Je veux une vraie entreprise de cosmétiques, qui fabrique entièrement ses produits. Une autre raison pour laquelle j’ai décidé de monter ma propre usine, en dehors du fait que j’adore créer des produits (c’est très intime), ce que j’aime c’est inventer des processus de fabrication. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas que le fait de créer des supers produits, il y a aussi le fait de mettre en place un processus de fabrication qui réduit l’empreinte carbone. Que vous ne soyez pas obligé de produire vos quantités en fonction des minimums exigés par un intermédiaire. Mais que vous produisiez en fonction de vos besoins, des demandes de vos clients. Et qu’entre la sortie d’usine et la mise en vente, il se passe un minimum de temps.

L’idée c’est vraiment de repenser la façon dont on fabrique les produits de beauté dans leur globalité. J’aime fabriquer cette marque dans laquelle je peux mettre tellement de valeurs personnelles, de croyances, d’imagination etc. C’est une vision (ndlr. dans le sens « idéal »).

5 Votre marque est principalement orientée vers l’anti-âge. Donc vos produits sont très actifs et agissent sur pas mal d’aspects concernant le vieillissement. Mais cela veut aussi dire beaucoup d’ingrédients. Alors comment faites-vous avec les risques d’allergie, de sensibilité ?

Oui, bonne question. Mon approche a toujours été d’apporter les meilleurs ingrédients. Mais je n’avais pas pris en compte l’environnement dans lequel nous vivons aujourd’hui et le fait que les peaux réagissent à de plus en plus de choses. Et j’ai réalisé que j’avais également des centaines de milliers de consommateurs qui avaient des problèmes liés aux cosmétiques, mais également à l’alimentation, à la pollution. Donc j’ai voulu être plus « inclusive » par rapport à ces consommateurs, et c’est un scoop, l’année prochaine, je lance une ligne pour peaux sensibles. Il faut savoir que beaucoup de gens aujourd’hui sont allergiques au gluten, au soja, aux huiles essentielles et à tant de choses. Ca a été un challenge incroyable. J’adore les challenges, quand les choses sont trop faciles, je m’ennuie. Donc, c’est une nouvelle étape.

6 Et tous vos ingrédients viennent de votre ferme ?

Non, c’est un malentendu. Dans ma ferme, j’ai un jardin où on cultive 5 herbes (calendula, arnica, alfalfa…) et quelques cultures en phase d’expérimentation.Et ces végétaux poussent parfaitement bien sous notre climat. J’importe des ingrédients de 78 pays différents, car je choisis les meilleurs ingrédients là où ils sont le mieux produits. Je ne peux pas me contenter de notre propre production. Mais c’est dans la ferme que nous fabriquons tous nos produits. C’est pourquoi beaucoup de gens s’imaginent que tous les ingrédients viennent de ma ferme, mais pas du tout. Ce qu’on fait c’est qu’on importe des ingrédients et des matières premières du monde entier et au sein de la ferme, nous avons une usine où nous fabriquons, nous remplissons, nous emballons. Donc les produits viennent de notre ferme du Vermont.

7 Et tous les ingrédients sont-ils bien sourcés ?

Nous avons une charte très stricte concernant les matières premières car, évidemment on ne veut pas d’ingrédients testés sur les animaux ou contenant des produits d’origine animale ; pas de matières issues de semences OGM ; pas d’ingrédients dont les processus d’extraction sont dangereux pour l’environnement. Donc ce sont plein de contraintes en plus de n’utiliser aucun produit synthétique. On a un processus de validation en interne, mais on fait également valider nos produits par Ecocert qui nous poussent toujours à aller plus loin. Parfois, on pense qu’on fait bien, et Ecocert nous alerte sur certains points. Par exemple, on va travailler sur un projet contenant 80 ingrédients, le valider et quand il revient de chez Ecocert, il ne contient plus que 60 ingrédients validés. Et c’est là que commence la formulation.

Donc c’est un long process, dû au fait que nos produits sont formulés sans ingrédients synthétiques.

8 Comment vous en sortez-vous au niveau de l’empreinte carbone ?

Eh bien, nous tentons de la minimiser au maximum. On importe du monde entier donc cela ajoute à notre empreinte carbone. Mais, j’ai une production totalement verticale. e fais tout sous le même toit. Comme je disais, nous contrôlons toute la chaîne de production de A à Z. Le packaging est recyclable. On essaie d’utiliser le plus possible de verre, parce que le verre est recyclable à l’infini, si les clients recyclent. Les cartons sont fabriqués en fibres recyclables certifiées. Et on ne le fait pas pour des raisons marketing, on en parle rarement, mais on le fait parce que c’est la façon dont on devra produire dans le futur.

9 Oui, c’est une de vos valeurs. Et est-ce que, comme CREDO (ndlr. la chaîne de magasins beauté bio américains) dans sa vidéo « It’s time for better beauty », vous voudriez que les Etats-Unis fassent un grand pas législatif vers la cosmétique green et clean ?

Je revendique cela depuis que j’ai commencé. Je ne suis pas le genre de CEO à rester assise dans son bureau. J’aime me balader, aller à la rencontre de mes consommatrices dans les magasins ou lors d’évènements. Elles m’inspirent. J’adore animer des ateliers beauté. Je leur enseigne ce que j’ai appris, comment prendre soin de leur peau. Et l’une des choses que je leur enseigne c’est d’aller vers le bio. Le « clean » ce n’est que l’élimination de certains ingrédients controversés et je trouve que ce que l’industrie traditionnelle fait est bien, mais on est au-delà du clean. On doit vivre de façon plus écologique. Et en beauté, je sais que les gens ont eu des expériences décevantes avec certains produits, mais je vais vous montrer ce que cette nouvelle génération de produit naturels peut faire et vous verrez le résultat.

10 Que mettez-vous de votre héritage Colombien dans vos produits ?

J’utilise beaucoup d’ingrédients de le l’Amazonie. La Colombie compte 1/3 de l’Amazonie. Et puis, ce que j’apporte c’est une philosophie de la beauté : comment prendre soin de sa peau ; dans quel ordre appliquer les produits et comment transformer les moments de beauté. Car j’ai le sentiment que la beauté, c’est souvent : « Oh mon Dieu, me démaquiller, tant pis je vais au lit avec mon maquillage ». Mais ce n’est pas un moment ennuyeux, c’est un moment où on prend soin de soi. C’est une des choses que je prêche aussi : arrêtez de voir la beauté comme une perte de temps ou un problème.

En plus, je pense que les femmes, en particulier quand elles ont des enfants, donnent beaucoup. On pense toujours aux autres. On est des gouvernantes, des organisatrices, des chauffeurs, on fait tellement de choses que c’est juste d’avoir un moment pour s’occuper de soi. Finalement, c’est ça que j’apporte de mon héritage latin.

11 Quel est la prochaine étape pour Tata Harper ? Encore plus de produit ? Un système de remplissage ? Encore plus de durabilité ?

Je travaille actuellement sur plusieurs choses comme le remplissage effectivement, à la maison. Je travaille aussi sur la ligne pour peaux sensibles qui sera lancée avec quelques produits mais qui s’élargira par la suite. Et puis, on est vendu dans de plus en plus de pays. Notre clientèle est devenue globale. D’une certaine façon, le monde est devenu plat. On a été tellement concentré sur le marché américain, je pense qu’il est temps de faire découvrir nos produits dans différentes parties du monde.

12 Et pour ma dernière question. Au fait, pourquoi cette couleur vert pomme ?

Bonne question. D’abord, parce que le lieu de naissance des mes produits, c’est le Vermont, l’Etat aux montagnes vertes Je ne sais pas si vous êtes déjà allée dans le Vermont, mais en été, tout est magique, le vert est quasi fluo, quelques fois c’est presque difficile de regarder l’herbe tellement elle est verte et éblouissante et il y a des pissenlits partout. Donc c’est la première source d’inspiration. Mais le vert c’est aussi la couleur de l’amour universel (le rose est la couleur de l’amour inconditionnel), le vert c’est la couleur de l’amour pour tous et je pense que faire passer ce message est très important de nos jours. On vit à une époque où il n’y a pas beaucoup de tolérance pour les gens qui viennent d’ailleurs, qui ont différentes opinions, différentes religions, et je pense que l’on doit envoyer une énergie positive et de l’amour. Donc j’aime que ce vert représente ces valeurs en plus de la ferme et de la nature. Et ces produits représentent la quintessence du pouvoir global de la nature. Je trouve que cette couleur symbolise à la fois les valeurs et le concept de la marque.

 

J’ai arrêté l’anti-transpirant ?

J’avoue, j’ai longtemps été une adepte des anti-transpirants. Je faisais beaucoup de fitness et je n’avais ni envie de sentir la transpiration ni envie de sentir cette humidité sous les aisselles. Je n’ai jamais été sensible à certaines controverses et études, dont certaines étaient semble-t-il erronées ou pire, de mauvaise foi scientifique. C’est le moins qu’on puisse dire, d’ailleurs on peut se demander comment des chercheurs, qui sont censés avoir une certaine éthique, peuvent se compromettre et trahir leurs idées (recherche désintéressée, au service de l’autre blablabla…) en commettant, consciemment ou non, des erreurs ou en omettant certains principes élémentaires de la recherche et continuer à exercer, une fois leurs « erreurs » mises au jour. Le buzz même mauvais pèse décidément plus  lourd que la vérité…

Cependant, des études plus sérieuses continuent à être menées et à incriminer certaines substances comme les sels d’aluminium dans la multiplication des cas de cancers du sein. Ca peut faire réfléchir et même douter. D’ailleurs par mesure de précaution, certaines autorités (comme l’ANSM/Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé) déconseillent d’utiliser les anti-transpirants sur des peaux lésées (rasées, épilées, écorchées…) dans lesquelles les sels d’aluminium pénètreraient en trop grande quantité. Pas de certitudes absolues sur les dangers réels, mais des doutes tellement persistants…

Bref, à mon petit niveau, depuis quelques mois, j’ai commencé à m’intéresser aux déos bio et là, je me suis rendu compte que ces formules étaient plutôt pas mal. Certes, elles ne retenaient pas l’humidité, mais elles m’évitaient tout de même les « mauvaises » odeurs. Et c’est plutôt ça qu’on attends d’un duo aujourd’hui, non ?

D’ailleurs, j’aimerais éclaircir un point : déodorant et anti-transpirant, ce n’est pas la même chose. Il ne faut pas se laisser abuser par les produits-déos classiques portant la mention « Sans sel d’aluminium » (j’en ai encore trouvé un hier, dans une marque dite « naturelle »….). Les sels d’aluminium stoppent la transpiration (en réduisant le diamètre des pores) d’où leur présence dans les anti-transpirants. Alors qu’un déo, lui, n’a pas pour mission de bloquer la transpi mais de camoufler les odeurs, donc il n’y a aucune raison qu’il contienne des sels d’alu. L’argument « sans SA » est juste un argument marketing à la noix et encore une fois trompeur. C’est comme les produits non testés sur les animaux. La commercialisation de produits testés sur les animaux est interdite en Europe depuis 2013, c’est une disposition légale donc obligatoire et  non une décision individuelle. Je ferme la parenthèse !

déodorant, bio, sels d'aluminium

Donc si vous avez envie de sentir bon sans vous demander si vous n’êtes pas en train de vous faire plus de mal que de bien, lisez bien les étiquettes, mais lisez-les vraiment. Soyez actrices/acteurs de votre bien-être, de votre santé et choisissez votre produit en connaissance de cause.

Mon préféré :  le déodorant Soin Régulateur Apivita (devenue Avaldiem). 97% d’ingrédients naturels dont du miel de lavande et de l’huile essentielle de sauge officinale. Là où il se différencie, c’est qu’il contient également des prébiotiques (sucres végétaux) qui en rééquilibrant la flore microbienne neutralisent  les mauvaises odeurs. Et je dois dire que la formule s’est montrée particulièrement efficace cet été.

Le plus buzzé : Respire. Vous en avez forcément entendu parler. Même si je ne suis pas fan du marketing de la peur qu’il y a autour, je l’ai quand même testé et il tient ses promesses. Des extraits végétaux pour parfumer et adoucir la peau dont un extrait de romarin connu pour ses vertus anti-bactériennes. Il est décliné en 2 parfums, citron-bergamote (celui que j’ai testé) et thé vert. Pas d’huiles essentielles a priori. Très bonne idée le petit format à glisser dans la valise cabine pour les prochaines vacances.

Le déodorant zen : Pouvoir Naturel d’Ho Karan. La formule est à l’huile de Cannabis Sativa. C’est le moment d’aller écouter Laure Bouguen sur Beauty Toaster pour comprendre l’utilisation de cannabis en cosmétique, pour ne plus confondre THC, CBD etc. en clair, ne plus se laisser polluer par les fantasmes « fumeux » qui entourent cette plante bien plus riche et surprenante qu’on ne le pense. Ce déo bille est à base d’huiles de chanvre (garantie sans THC) est composé à 99% d’extraits naturels. Pas encore essayé (j’ai que deux bras !), mais dès que j’ai terminé les deux autres, je teste celui-ci, évidemment.

Je pourrais également citer Le Déo Stick Les Savons de Joya, avec sa forme solide à base d’huiles essentielles, de cire et de bicarbonate… En fait, ce ne sont pas les alternatives qui manquent aux déos et anti-transpirants conventionnels. Alors choisissez, mais choisissez bien !

Vous aussi vous avez testé les déos bio, naturels ? Bonne ou mauvaise expérience, racontez-nous !