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Si on m’avait dit que lancer mon podcast m’aurait autant apporté (pas financièrement, hélas…) je ne l’aurais certainement pas cru. Depuis janvier 2018, ça a été rencontres sur rencontres. Humainement, moi qui suis plutôt d’un naturel réservé, j’ai dû prendre sur moi, aller vers des gens que je ne connaissais pas, les solliciter pour des ITW en croisant les doigts pour qu’ils ne refusent pas de me parler. Inspirer la confiance, c’est simple comme un mail… Enfin pas tout à fait quand même.

Quand j’ai décidé de me rendre à Londres pour découvrir le salon Indie Beauty Expo (#IBE pour les intimes 😉 ) en octobre dernier, je m’attendais à un « truc » énorme, vraiment énorme, avec genre 200 marques indépendantes venues du monde entier. Mais non, 85 marques tout au plus (ce qui est déjà pas mal, je vous l’accorde !). Et bon, pas de quoi y passer 2 jours non plus. Mais ce fut très instructif quand même, alors j’ai décidé de vous faire un petit compte-rendu sur ce salon pro qui donne un tout petit aperçu de la cosméto actuelle.

Une foire à tout

En fait, c’était un mélange de plein de marques et de concepts très différents. Certaines ayant à peine quelques mois en côtoient d’autres qui bourlinguent depuis 10 ans. L’objectif pour toutes ces marques : trouver des distributeurs en Angleterre. Mais l’Angleterre est-elle une bonne option quand on nage en plein psychodrame pré-Brexit ? Il n’empêche que toutes ces marques étaient là pour faire du business. Une entreprise reste une entreprise, quelles que soient les bons sentiments.

Côté tendance, le CBD et la cup sont les grands gagnants. D’ailleurs, je me disais que j’allais faire un post sur le CBD, vous en pensez quoi ? Bref, ces deux sujets sont très à la mode chez les anglo-saxons en ce moment.

Indie Beauty London, chanvre, CBD

Des apparences tellement trompeuses

Côté formules, on est loin d’être dans le clean, green. Certaines marques flirtaient avec le green washing de façon vraiment indécente. Je pense à une marque de soin cheveux et visage en particulier. Elle affichait des fruits et des végétaux sur ses flacons (des tubes en plastique, ahaha !), le 0% qui va bien ( 0% paraben, paraffine, MIT, huile minérale, colorant), mais là où ça ne le fait pas du tout, c’est qu’elle arbore un pseudo logo Bio bien trompeur car non officiel. Et ça se gatte quand on jette un oeil plus attentif à la liste INCI, en particulier dans les tous premiers ingrédients. Entre autres, on trouve du dimethylamine, un remplaçant des silicones moins nocif pour les cheveux que ces derniers mais dont le procédé de fabrication l’est (nocif) pour la nature. D’ailleurs, cet ingrédient n’est pas autorisé en bio (en France en tous cas). Mais je vous rassure, on retrouve du dimethicone  (un silicone donc !) pas loin et même avant et des laureth sulfates aussi, bien entendu… Et on affiche qu’on est  « suitable for vegetarians » (des fois qu’on voudrait boire son conditionner, ahaha !). Bref, ceux-là ont parfaitement compris comment hameçonner le chaland. De gros logos, du 0% ceci 0% cela et voilà comment on se fait passer pour green, voire carrément bio, alors qu’on ne l’est clairement pas.

Indie Beauty Expo London, beauté, cosmétiques

Un exemple parmi d’autres. Je ne dis évidemment pas que toutes les marques présentes à ce salon étaient dans une démarche similaire, mais force est de constater que toutes les marques indépendantes n’ont pas pour objectif de faire bouger les lignes de la cosmétique. Décevant, mais pas étonnant… Il y a de l’argent à se faire à l’heure où le consommateur veut tout savoir, prendre le contrôle sur ce qu’on lui vend. Se faire passer pour ce qu’on est pas est d’autant plus facile.

Moralité :  restez vigilants, très… Vigilants !

D’une manière générale, je trouve que ceux qui en font trop sur les logos, les 0% etc. sont toujours un peu suspects. Et ça se confirme.

Autre travers répété dans ce salon : on continue de trouver des produits avec moult packaging et sur-emballages (blister pas mort 🙁 !). Et à quelques exceptions près, comme la marque de soins Maiiro, fabriquée à Guernesey, l’écologie ne semblait pas être un sujet chez les exposants de ce salon. Dommage !

En tous cas, ça m’a permis de me rendre compte à quel point certaines (mauvaises) habitudes restent tenaces. Interroger les marques, les interpeler via les réseaux sociaux reste plus que jamais une nécessité pour le consommateur, dans ce secteur où tout le monde cherche à se faire une place un peu trop rapidement.

Mais tout n’est pas si sombre : à IBE, j’ai croisé Julie Exertier de la marque éponyme et Alexis Robillard le créateur de All Tigers, deux dignes représentants de la cosmétique à la française. N’hésitez pas à les réécouter sur Beauty Toaster le podcast (#Exertier épisode 23 et #AllTigers Episode 48 of course !

IBE London, indie brand, Guernesey

Le retour en grâce de l’huile

Les PEGS, les silicones, les conservateurs (bon, ça dépend lesquels, quand même…) et tout le reste, on a décrété qu’on n’en voulait plus. Bon alors on fait quoi ? On arrête tout ? On sort dans la rue sans crème, sans protection aucune et on s’en remet à la chance ? Dans un environnement sain, sans pollution, sous un climat tempéré ou sous une cloche de verre tiens, en mode aquaponie, ce serait peut-être jouable. Mais on le trouve où l’environnement sain quand on vit en ville ? Partir se mettre au vert ? Même en rase campagne les abeilles sont plus vulnérables que sur les toits de Paris. Quelque chose ne tourne pas rond, effectivement… Au quotidien, 365 jours par an, on doit sortir, travailler, emmener les enfants à l’école, se nourrir, voyager dans les transports en commun, faire du sport, avoir une vie sociale quoi !

Green, vegan, humanitaire, cette marque coche toutes les cases !

Lorsqu’Helena Mendes se lance dans les cosmétiques, elle a déjà derrière elle, malgré son jeune âge (même pas 35 ans), une carrière bien remplie de diplomate internationale, spécialisée en écologie et conflits armés. Une tête bien faite et bien pleine (que n’aurait pas renié Montaigne), qui ne parle pas moins de 7 langues ! Qui dit mieux ? le parcours de cette jeune femme m’a scotchée. Si ce n’est pas encore fait, je vous invite à écouter son interview, Helena Mendes Beauty Trotteuse passionnée disponible depuis mercredi dernier, où elle raconte son parcours et sa plongée involontaire dans le monde de la cosmétique.

Car oui, la création de Mawena, sa marque de soins s’est comme imposée à elle. Elle adore son métier négociatrice internationale et n’avait aucune envie, ni besoin d’en changer. Pas le genre de métier dont on fait le tour en quelques années, ni celui dans lequel on s’ennuie. Chaque jour, les nouvelles nous le rappellent…

Créer une marque de cosmétiques de toute pièce, lorsqu’il y a nécessité de faire analyser et valider des actifs, d’assurer leur extraction en respectant la nature etc. , trouver des partenaires d’un bout à l’autre de la chaîne, c’est beaucoup, beaucoup d’investissements. A la fois personnels et financiers. Oui, comme dans tout, l’argent est le nerf de la guerre. Et même si l’on voit plein de start up fleurir, l’envers du décor, c’est la voiture qu’on vend pour se lancer parce que les banques n’ont pas confiance, zéro salaire, quelques fois même le retour chez les parents, des nuits sans sommeil, des galères de fournisseurs… Tous le monde n’est pas Glossier et même pour Emily Weiss, j’imagine que ça n’a pas dû être facile tous les jours. Bref, lancer sa propre marque, certaines d’entre nous en rêvent peut-être, mais peu se lancent. Mais lorsque l’on a dû ferrailler avec le sommet d’Etats, pour certains peu scrupuleux voire crapuleux, on n’a plus peur de rien, rien n’est impossible.

Helena s’est donc lancée, tête baissée, ou presque. Même pas peur ! Le vegan est à la mode ? Elle n’est pas du genre à surfer sur la vague. Alors tant qu’à éliminer les ingrédients issus du monde animal et à apposer le petit lapin sur tous ses produits, elle refuse aussi de vendre dans les pays qui continuent à pratiquer des tests sur les animaux et/ou utilisent des ingrédients animaux dans leurs produits. En clair, elle n’hésite pas à se couper du marché chinois, pour lequel tester sur les animaux et utiliser des matières animales ne constitue en aucun cas un problème. Et ouais, vouloir gagner des sous ne justifie pas tout. Alors bravo à toi Helena, car je sais que c’est un vrai « sacrifice » en ces temps de concurrence acharnée. Ne serait-ce que pour ça, je trouve qu’il est important de soutenir Mawena !

beauté, green, clean, écoresponsable

Autre bonne raison, ce sont les produits vraiment super ! Les textures, les parfums… Arriver à faire des produits majoritairement bio, jolis, sexy et efficaces en éliminant tout ce qui fâche, c’est un sacré pari. Relevé haut la main par Helena qui a su bien s’entourer 😉

J’adore les formules polymorphes, celles qui se transforment en quelques secondes. Vous aimez également ? Vous ne résisterez pas au Baume-en-Gel Nettoyant Illuminateur Rose Papaya. Sa couleur irréelle (due à la fleur d’hibiscus et non à la cochenille, ni à un colorant de synthèse !) constellée de petites bulles d’air, son parfum… Vous l’appliquez sur le visage, vous massez et au contact de la chaleur de la peau, le gel devient une huile à la fois démaquillante et bienfaisante. Je rince avec une serviette chaude, comme dans les spas.

La peau est nickel et pour qu’elle reste bien hydratée, je fais suivre d’un splash d’Essence Florale Rose Bamboo. Elle est blindée en eaux végétales (litchi, citron, rose et bambou), aloe vera et acide hyaluronique végétal. La peau reste hydratée jusqu’au matin. Une tuerie que j’utilise également un peu comme un sérum le matin, avant ma crème de jour.

A mon avis l’Huile Démaquillante Rose Moringa et le Sérum-Huile Rose Marula ne doivent pas être mal du tout, puisque formulés sur le même principe. De quoi simplifier sérieusement ma routine beauté.

beauté, green, clean, bio, écoresponsable

Si vous aussi vous avez craqué, dites-moi ce que vous en avez pensé et sinon, vous n’avez plus aucune hésitation à avoir ! Ne serait-ce que parce que c’est très rare de voir une marque cocher toutes les cases comme on dit : elle est écoresponsable (je vous ai dit que les flacons étaient en verre ?), clean, bio, équitable, avec comme objectif un vrai projet de développement pour une communauté. C’est un projet porté par une femme pour les femmes. Moi, ça me parle et ça suffit pour me motiver à la soutenir, pas vous ?

A découvrir sur le site mawenaparis.com, mais également chez Birchbox et sur le site Ohmycream

 

 

Il est partout, le miel. Savon, démaquillant, soins, on le retrouve dans toute la cosmétique. Et vu la saison, c’est un peu l’actif de circonstance, ça tombe bien. Ce n’est pas nouveau l’industrie cosmétique qui utilise le miel, mais naturalité aidant, il est de plus en plus fréquent de voir des marques s’y intéresser de très, très près, avec pour certaines, en plus, une véritable démarche conservatoire. Et ça, c’est plutôt nouveau. Tant mieux parce qu’à l’heure où on parle tant des glyphosates et autres saloperies qui empoisonnent les champs, elles sont bien mal en point nos amies les abeilles et nous le seront définitivement aussi si personne ne s’en préoccupe. Pas vrai Bruxelles ? (voilà pour la parenthèse écolo-politique du jour 😉 ).

Avec Miracle de Miel, Exertier est allé chercher son précieux liquide dans les massifs de la Savoie. Récolté à Courchevel s’il vous plaît (#avoirlaclasseoupas), à 2000 mètres d’altitude, bien loin des nuages de pesticides. Là-haut, les abeilles butinent tranquillement différentes fleurs, résultat, un miel super riche en acides aminés, fructose et oligo-éléments. Le top pour booster la synthèse de collagène et la régénération derme et épiderme. Une ligne de quatre produits et toujours la même exigence, avec pour chaque soin, plus de 80% d’ingrédients naturels.

Chez Kiehl’s, avec Pure Vitality  Skin Renewing Cream, on mise sur le fameux miel de manuka. produit en Nouvelle-Zélande, il serait anti-inflammatoire, anti-microbien en plus d’être un cicatrisant hors pair. Son taux de polyphénols (vous savez ces puissants anti-oxydants) serait dingue. Du coup, on le retrouve à toutes les sauces si je puis dire.. Cette crème contient également du ginseng rouge qui renforce la barrière cutanée et améliore également le métabolisme cellulaire. Bon, dommage qu’il faille aller le chercher si loin ce miel (hein, le bilan carbone, on en parle ?), même si l’intention de départ est bonne. Allez un bon point tout de même : la marque fait de plus en plus d’efforts pour avoir des formules courtes, supprimant les ingrédients problématiques (huile minérale, colorants et parfums de synthèse, entre autres). Et hop, 99,6% d’ingrédients d’origine naturelle. Allez, c’est pas mal !

Guerlain utilise le miel de l’abeille noire d’Ouessant, un ingrédient ultra-régénérant tellement il est blindé en acides aminés et en oligo-éléments. Associé à la gelée royale de Sologne, exclusive à la marque, dont les vertus sont extrêmement nutritives, cela donne un cocktail anti-âge de choc, à retrouver dans la ligne Abeille Royale. Notamment dans l’Huile-en-Eau Jeunesse, mais également le Black Bee Balm, qui sauvera la peau de celles qui ont un peu trop abusé du soleil (non, ne vous cachez pas, on vous a vue 😉 ). La marque est partenaire de l’association Conservatoire de l’Abeille Noire Bretonne et et de l’Observatoire Français d’Apidologie.

Preuve qu’il très en vogue chez tous les cosmétologues, on en retrouve aussi dans les savons Melvita, mais aussi dans la Royal Honey Essential Queen’s Cream de Skinfood (en vente chez Sephora), dans le démaquillant Miel-en-Mousse de Lancôme ou encore dans la nouvelle ligne Soin Nourrissant de Dr Renaud.

 

Un lieu atypique, unique, voilà le genre de trouvaille  que j’aime faire. Et si en plus celle ou celui qui l’a rêvé et l’a créé est une personne passionnée, alors là c’est le Graal intégral. Suivez-moi !

J’ai rencontré Cécile Tall il y a quelques semaines. Je pensais passer 15 minutes chez Awesome (c’est le nom de sa boutique), j’y suis restée deux heures ! Une femme passionnée, passionnante,  au profil super atypique, pour ne pas dire hors-circuit, et ça j’adore ! Diplômée en Droit et en Finance, spécialisée en fusions-acquisitions, rien ne la destinait à la cosmétologie et encore moins à ouvrir Awesome en janvier dernier.

Mais voilà, comme beaucoup d’entre nous qui, arrivées à certaines périodes de leur vie ont une furieuse envie de changement, et parce qu’elle est fan de voyage, Cécile s’est mise à s’imaginer dans une autre vie, un autre job et c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers la cosmétologie et la volonté de faire différemment. Plus les marques sont niches, inconnues plus elles lui tapent dans l’oeil. Dingue de sourcing, cette tête chercheuse accorde une grande importance aux ingrédients, qu’elle veut les plus naturels possible, ainsi qu’à leur origine, mais sans être une stakhanoviste du bio.

Elle connait les créateurs de chacune des marques qu’elle décide de vendre dans sa boutique. On sent son attachement à ces personnalités, toutes très inspirantes. Elle parle avec passion des textures, des parfums. Cécile n’est pas une commerçante. Elle aime VRAIMENT tous les produits qui franchissent le seuil de sa boutique, comme si elle les avait conçus elle-même. Sur les étagères de ses deux monumentales bibliothèques chics, 15 références et que le top du naturel et du bio. M Botanicals, Nathalie Bond Organics, Mel Millis, Mauli, Evolve, Liha, Guy Morgan, Le Pure… Cécile élimine 90% des produits qu’on lui envoie, c’est dire si sa sélection est pointue. Rentrer chez Awesome se mérite ! Alors, allez-y les yeux fermés et prévenez votre banquier. La CB va chauffer 😉 Et moi, je vous parlerai très bientôt de quelques pépites dénichées dans la boutique de Cécile.

Awesome 49, rue Saint-Georges. 75009 Paris.

Vous habitez à l’autre bout de la France ? Pas de panique, Awesome a également un site marchand https://mygreenbrands.com