J’avais eu l’occasion d’interviewer Anastasia Soare, il y a quelques années de cela, lors du grand retour de sa marque sur le marché français. Les marques vont et viennent, elles sont parfois un peu trop en avance sur leur temps. En l’occurence, ce fut le cas pour Anastasia Beverly Hills.
Je vous raconte enfin ma séance de maquillage avec Carole Colombani. Il y a plusieurs semaines, j’ai reçu un mail de Carole Colombani. Maquilleuse studio et défilés, je l’ai connue quand elle était la Make up Artist de Gemey-Maybelline. Une des première femmes (et jeune) à occuper ce poste à une époque où on leur préférait généralement des hommes (plutôt vieux) ! Ca me saute au yeux maintenant. Cherchez l’erreur…
Le maquillage est sans doute ce qu’il y a de moins clean dans les cosmétiques. Je laisse de côté les formules, ce qui m’intéresse c’est le packaging. Verra-t-on un jour la mort du rouge à lèvres « du temps d’avant » ? Ce temps où les marques de luxe concevaient de beaux objets. C’est même ce qui les différenciait des marques de make up mainstream. Dans le luxe du « temps d’avant », même un simple étui en plastique noir laqué (avec un double « C » sur le capot tout de même) faisait le job. Mais il y a un truc qui n’allait vraiment pas. Et qui ne va toujours pas…
Un vernis pour un engagement
Bonjour, Je suis Chantal Soutarson. Bienvenue sur Beauty Toaster le podcast Beauté et bien-être. Aujourd’hui, je reçois Elise Khettat. Et j’ai choisi de retranscrire cette interview afin de permettre au personnes sourdes et malentendantes d’avoir un accès à notre conversation, car elles sont au coeur du projet d’Elise.
La première fois que je l’ai rencontrée, c’était cet hiver, je crois que c’était pour parler boulot. Et puis, il y a quelques semaines, elle m’a rappelée, cette fois pour me parler de son projet. Surprise… Elle m’a demandé de lui donner un coup de main pour lancer des vernis, mais son aventure va bien plus loin que la création de vernis. C’est pour cette raison que j’ai souhaité enregistrer cet épisode avec elle. En fait… et puis non, je ne vais rien vous raconter, je vais vous laisser découvrir son idée, car c’est encore elle qui en parle le mieux.
Moi : Bonjour Elise
Elise : Bonjour Chantal
Qui es-tu Elise ? (rires)
Elise : Question pas facile… Alors j’ai 34 ans, je suis parisienne d’adoption depuis presque 15 ans, maintenant. Je viens de Normandie, je suis arrivée à Paris pour faire l’EFAP (école d’attachées de presse). J’en suis sortie en 2009, au moment de la crise et c’était pas facile pour trouver un premier job. Du coup, j’ai été barmaid pendant deux ans, puis j’ai trouvé un 1er job dans un studio graphique, avant d’aller dans une boîte de production, ensuite en agence digitale, si je dois me présenter sur le côté professionnel.
… Et sur le plan personnel ?
Sur le plan personnel, je suis quelqu’un qui aime l’indépendance, c’est pour ça que je me suis mise à mon compte il y a deux ans et demi maintenant. J’ai crée mon agence qui s’appelle Supernature et qui est spécialisée dans les marques de beauté. Donc je fais de la communication et de la production de contenu pour les marques de beauté.
La beauté c’est ton univers…
J’aime la beauté en tant que femme et et aussi en tant que professionnelle. C’est un univers attrayant et passionnant et qui est en constante évolution. Aujourd’hui on voit des marques arriver tous les jours sur le marché et ce qui est passionnant c’est que ce sont de jeunes marques qui dictent les tendances pour une beauté plus consciente, plus inclusive, plus responsable.
Alors moi tu m’as appelée pour me parler de ton projet, donc on va faire comme si on était au téléphone toutes les deux et puis tu vas pitcher, comme on dit, ton projet. Explique-nous de quoi il s’agit…
Alors, je t’ai appelée il y a quelques semaines car j’avais envie de te présenter mon projet pour recueillir ton soutien et donc j’ai eu plus que ça, puisqu’on est ensemble aujourd’hui et que j’ai la chance de faire ma première ITW avec toi. Exercice pas facile, c’est un peu stressant… Voilà, je suis en train de créer une marque de vernis à ongles éthiques dont l’ADN est de donner du sens à la beauté. Alors, on parle beaucoup de sens. Aujourd’hui pour moi, quand on crée une marque, on doit travailler sur 3 axes prioritaires : la santé, l’environnement et prendre en compte des questions de société. Donc l’idée de la marque est vraiment née de là. En travaillant d’abord sur la partie Humain, parce que le vernis est aujourd’hui un produit plaisir mais qui est controversé autant pour son impact sur la santé que sur l’environnement.
Donc concernant son impact sur la santé, c’est comment avoir les formules les plus clean possibles, les moins nocives pour la santé, en retirant les ingrédients toxiques issus de la pétrochimie pour les remplacer par des ingrédients d’origine naturelle et végétale. Y’a déjà des marques qui sont sur le marché (ndlr. Manucurist, Gitti…) et qui ont donné cette impulsion et c’est super et j’ai envie de m’inscrire aussi dans cette mouvance. Donc je travaille avec un fabricant à qui j’ai donné mon cahier des charges pour avoir les formules les plus clans possibles. Je teste plein de vernis, je teste toutes les formules qui sont disponibles aujourd’hui sur le marché parce que je suis une grosse consommatrice de vernis, j’en porte tous les jours, pour savoir, est-ce que telle formule tient mieux qu’une autres ? Les compromis à faire… Alors est-ce qu’on va être sur le temps de séchage, la tenue etc. Donc j’en teste beaucoup pour pouvoir établir mon propre cahier des charges et pouvoir proposer un produit qui soit sans compromis sur la tenue, la couleur, le temps de séchage et voilà ; parce que que le vernis doit rester un produit plaisir. Pour beaucoup, il vient parfaire la tenue, donner un petit booste de confiance. on est tout de suite plus à l’aise quand on a une jolie manucure pour prendre la parole en public ou pour un rendez-vous plus personnelle. C’est vraiment la touche finale. Donc l’idée c’est d’avoir cette touche finale, mais pas dangereuse !
Le but c’est pas de s’empoisonner (rires)
Y’a déjà des marques qui le font très bien, donc je m’inscris dans cette mouvance-là mais j’ai envie d’aller encore plus loi. Donc l’idée c’est de travailler sur ‘impact environnemental, j’ai envie de le maîtriser le plus possible, donc je souhaite faire fabriquer mes produits en France déjà. Et ce qui n’existe pas aujourd’hui et que j’ai envie de mettre en place, c’est un système de consigne pour le recyclage des flacons, puisqu’aujourd’hui les flacons usagers sont jetés à la poubelle, ne sachant pas où les mettre…
Et souvent y’a encore pas mal de vernis dedans…
Tout à fait et ce sont des solvants, est du coup l’impact sur l’environnement n’est pas top ! Voilà, donc l’idée c’est que les gens puissent me renvoyer leurs flacons usagers et qu’on puisse les nettoyer et les remettre dans la chaîne de production. Puisque ce sont des flacons en verre, travailler là-dessus me semble vraiment important. Dans d’autres secteurs, le système des consignes revient donc travailler de la même manière et puis plus largement peut-être, développer ce système pour les professionnels, donc travailler avec des salons de manucure et d’autres marques pour aller dans ce sens.
Ah oui donc, ça dépasse le simple cadre du vernis éthique. Et il y a autre chose je crois…
Oui, j’ai envie de rendre ma marque utile. Alors pour un vernis à ongles ça peut paraître étrange, mais l’idée de l’utilité du produit, c’est de travailler ma communication en langue des signes, pour mettre en avant ce mode d’expression que je trouve, personnellement, très esthétique, et d’apprendre à tout un chacun les bases de la langue des signes comme on apprend les bases de l’anglais, de l’allemand ou de toute autre langue. Quand on va à l’étranger, on est toujours contente de pouvoir dire bonjour et merci dans la langue locale, donc l’idée c’est de pouvoir faire la même chose avec la langue des signes.
Mais comment tu fais le lien entre la langue des signes, le vernis, je vois pas bien…
Le lien entre les deux c’est vraiment de travailler ma communication autour, donc je vais travailler avec des jeunes femmes malentendantes que j’ai rencontrées à qui j’ai présenté mon projet car c’était très important pour moi d’avoir leur adhésion. J’ai rencontré des interprètes aussi. Les deux parties adhérent à mon projet, me soutiennent, donc ça pour moi c’était très important et l’idée c’est de travailler avec ces jeunes femmes pour faire des vidéos qui vont apprendre à dire bonjour, merci et tous les mots d’usage quotidien, sur les réseaux sociaux et notamment sur IG.
Ok, mais ce n’est pas que de la com’, on est d’accord ?
Non, ce n’est pas que de la com’. Parce que la com’ c’est super, mais je voulais aller plus loin dans ce projet et être utile jusqu’au bout. L’idée à terme pour moi, c’est d’ouvrir des salons de manucure silencieux, puisque j’ai envie de travailler sur le concept de silence, pour proposer de l’emploi à des jeunes femmes malentendantes qui auraient envie de travailler dans le secteur de la beauté. Alors, je ne suis pas une association, donc je ne prends pas la parole sur le handicap. L’idée c’est d’être dans une démarche inclusive et d’offrir de l’emploi à une catégorie de personnes, même si tout le monde est le bienvenu, on ne va pas faire de la discrimination positive.
Le concept de silence, c’est parce qu’à Paris ou dans les grandes villes, on est confronté en permanence au bruit des sirènes, de la rue, de la circulation et se retrouver dans une bulle pendant 20 mn, 30 mn, le temps d’un soin pour se faire plaisir, c’est forcément une expérience agréable.
Là tu en es au stade du projet, comment as-tu fait pour le lancer ?
Alors pour passer de l’idée à l’action, j’ai ouvert une page de pré-commandes sur une plate-forme qui s’appelle OKPAL et qui appartient à Ulule. Et donc là, j’ai pris mon téléphone, et j’ai commencé à appeler toutes les femmes que je connais pour présenter mon projet, ma démarche, recueillir leur soutien par l’échange parce que les échanges sont hyper intéressants et puis par la pré-commande. Car l’idée c’est de m’autofinancer et pour ça, il faut déjà voir s’il y a un public, si les gens sont intéressés par les produits, par la marque, par la démarche et aujourd’hui, j’ai déjà une cinquantaine de pré-commandes. Je suis très agréablement surprise des retours que je peux avoir que ce soit de la part de personnes qui me sont très proches comme mes amis, comme des personnes qui me sont moins proches, que j’ai rencontrées tout au long de ma vie, comme les anciens de l’EFAP qui sont super, qui ont très très bien accueilli mon projet qui me soutiennent et qui sont pour beaucoup dans la communication, mais pas que ! C’est très chouette de reprendre contact avec des gens qu’on n’a pas vu depuis 10 ans.
On me dit que c’est génial d’avoir la fondatrice de la marque qui t’appelle pour te présenter son projet, que ça donne envie de soutenir plutôt que de recevoir un lien. Et puis on reçoit déjà beaucoup de liens, que ce soit pour les cagnottes d’anniversaire ou autre… L’idée c’est vraiment de présenter ma démarche, de fédérer autour de moi puisque je n’ai à date, pas d’éléments de communication. Je n’ai que ma voix et mon téléphone. Et je suis ravie de le faire comme ça. Alors là, je vais bientôt produite une vidéo (ndlr. dans laquelle je suis présente d’ailleurs 😉 ) qui va présenter ma démarche. Je vais la travailler avec une jeune femme qui s’appelle Louise. L’idée c’est qu’on soit toutes les deux au même niveau. Je présenterai oralement et Louise à côté de moi traduira et présentera en langue des signes. C’est vraiment fédérer autour, faire connaître la langue des signes puisque c’est une langue qui est encore peu connue et peu travaillée en France, à tous les niveaux. Fin mai, un député a pris la parole à l’Assemblée Nationale justement en langue des signes pour sensibiliser nos politique aux difficultés que peuvent rencontrer les personnes malentendantes dans leur vie quotidienne pour leur donner accès, aux démarches administratives, aux démarches de santé… J’ai fait un voyage aux US qui m’a ouvert les yeux sur la manière dont les américains appréhendent la langue des signes américaine. Tous les enfants à l’école primaire apprennent la langue des signes. j’ai rencontré un petit garçon de 6 ans qui vit à New-York et apprend la langue des signes. C’est super chouette, d’autant qu’on sait que la langue des signes est hyper bénéfique pour l’enfant et notamment pour les bébés quand ils ne sont pas encore capables de communiquer oralement.
Tout à fait, d’ailleurs j’ai vu récemment un reportage sur l’apprentissage de la langue des signes dans une crèche en France…
C’est hyper valorisé, parce qu’on se rend compte que ça apaise beaucoup les enfants d’être capables d’exprimer quelque chose avec leurs mains plutôt qu’avec le cri, puisque c’est leur seul moyen d’expression.
Donc aujourd’hui, comment on peut t’aider ?
On peut m’aider en soutenant mon projet, en pré-commandant un trio de vernis : une base, un vernis rouge et un top coat. Je commence avec un vernis rouge qui est la couleur la plus utilisée et qu’on retrouve le plus souvent sur les doigts des femmes, qui va bien aussi à toutes les peaux. Et à terme, l’idée c’est de développer une couleur par saison. J’ai pas envie d’être en surproduction, il y a déjà beaucoup de marques qui proposent des gammes de couleurs très larges et c’est super. L’idée pour moi, c’est de travailler plus sur les tendances, donc chaque saison, de proposer la couleur tendance de la saison. Donc de proposer 4 couleurs par an et un rouge qui reste en permanence.
Et les instituts que tu comptes mettre en place ce seront des pop-up ou des instituts pérennes ?
Alors pour le lancement, je me fixe de gros objectifs. Si j’arrive à atteindre mon objectif de précommandes qui est de 1500 kits de vernis vendus, j’ouvrirai un pop up store à Paris pour l’instant, afin de pouvoir rencontrer les contributeurs, de les remercier et de leur remettre en main propre le produit et aussi de leur offrir sur place une pose de vernis faite par des jeunes femmes malentendantes pour leur permettre d’avoir une bonne première expérience avec le produit, et d’être dans l’expérience de la langue des signes, de la rencontre avec des personnes qui communiquent autrement. Voilà, j’ai vraiment une démarche humaine que ce soit dans ma manière de fonctionner aujourd’hui en prenant mon téléphone, en échangeant, en recueillant des conseils, des avis et en favorisant la rencontre entre des personnes différentes. Une rencontre qui va être enrichissante, pour l’avoir fait, je me suis retrouvée moi à l’inverse, entendante et m’exprimant oralement avec des jeunes femmes malentendantes qui pour certaines s’expriment aussi oralement et qui entendent grâce à un appareil, mais je me suis retrouvée en minorité. Et j’ai beaucoup apprécié ce moment parce que c’était un moment d’échange incroyable, mais pour le coup, je me suis mise à leur place aussi en me disant : OK quand on est la personne différente, c’est pas toujours évident et du coup ça force le respect des autres et ça m’a vraiment donné envie de pousser ce projet, d’avoir une démarche utile et j’ai envie que la marque devienne d’utilité publique si je puis dire.
Il y a une date limite pour les précommandes ?
Pas sur OKpal (contrairement à Ulule), parce qu’aujourd’hui je travaille vraiment avec mon téléphone et j’explique l’idée à chaque personne, donc ça prend plus de temps.
Merci Elise
Merci Chantal
Retrouvez toutes les infos sur IG @nailproject.paris et @elisekhettat . Sur FB @nailproject.paris
Et pour les pré-commandes de soutien, c’est par ici nailproject
Des formules revues et corrigées
Plus polluant qu’un vernis ou qu’un dissolvant, tu meurs. On ouvre un flacon, on comprend tout de suite. Sans parler de certains ingrédients néfastes pour notre propre santé. Pourtant des alternatives existent et il faut s’en saisir ! Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi de vous faire un petit débrief de mes récentes découvertes dans ce domaine.
Remover to go de Nailmatic. Son originalité, c’est sa galénique : c’est une crème dissolvante, ce qui est plutôt inédit. encore que, je me souvienne avoir reçu un jour un mini dissolvant en tube, mais tellement chimique ! Celui-ci contient des huiles, des cires, mais également entre autres solvants, du propylène carbonate (en 1ère place de la liste Inci), plus quelques ingrédients décriés, mais pas toujours pour de « bonnes raisons ». Dans formule, cependant, pas mal contient pas mal de cires et d’huiles aussi. Ce n’est donc pas le plus clean des dissolvants, mais à sa décharge, il est hyper pratique et élimine le vernis très rapidement sans dessécher les ongles.
L’Eau Dissolavante Green de Manucurist. Elle n’est pas hyper récente (sortie courant 2018), mais c’est le produit le plus clean que je connaisse dans cette catégorie. C’est la suite logique des vernis green, lancés par la marque l’année dernière et dont je vous parlais dans le post Les vernis Green de Manucurist, ils sont comment ? . Cette eau est constituée à 100% d’ingrédients d’origine végétale, comme des extraits de blé, de maïs, de sucre de canne. Zéro acétone, zéro acétate d’éthyle (tout est écrit dessus !). Revers de la médaille, il ne va pas éliminer le vernis d’un seul coup, la rapidité n’est pas son fort. En revanche, si vous vous voulez avoir des ongles sains à la fin de l’opération, c’est lui qu’il vous faut. Question de cohérence aussi : vouloir un produit hyper actif pour retirer un vernis clean, n’a aucun sen, on est d’accord…
Alerte nouvelle marque : le vernis Gitti. C’est une toute jeune marque allemande. Sa créatrice, Jenni Baum-Minkus, travaillait chez un géant du soda (vous savez celui qui aurait inventé le Père Noël…) avant de « voir la lumière » et de faire un virage à 180°. Elle est devenue prof de yoga et s’est lancée dans le business de la beauté en créant il y a quelques mois, un vernis à 55% constitué d’eau et zéro ingrédient chimique. A peine lancés, les vernis de Jenni ont cartonné au point qu’elle s’est retrouvée sold out (en rupture de stock) en quelques jours. Seulement 4 produits (dont une base) et de jolies couleurs dans les rouges, garantis sans pigment d’origine animale (cf. mon post sur les cochenilles). Le seul reproche qu’on pourrait lui faire : son manque de brillance. Mais il faut savoir ce que l’on veut, hein… Avoir le même pouvoir plastifiant qu’un ingrédient chimique n’est pas possible pour l’instant. Et puis, est-ce bien souhaitable, finalement ? Une Solution : lui ajouter un top coat green lui aussi, comme celui de Manucurist. (Gitti est une exclu Bon Marché).
Et last but not least, les vernis All Tigers arrivent bientôt. On en reparle rapidement j’espère…
La maquillage, c’est aussi de la cosméto !
Vous le savez, si vous écoutez Beauty Toaster, on avale quelques kilos de rouge à lèvres dans sa vie. Rien de dramatique a priori, juste un ou deux kilos, mais quand même… Pendant qu’on se préoccupe des crèmes, des soins et des shampooings, on s’intéresse finalement très peu au maquillage. Et ça, ce n’est pas normal !
Grâce à l’interview de Nicolas Gerlier créateur de La Bouche Rouge et plus récemment à celle d’Alexis Robillard créateur d’All Tigers, vous avez certainement réalisé à quel point ce fard n’est pas très sain. Il est sacrément pétrochimique même, mais pas que…
A la suite de mon interview avec Alexis, j’ai réalisé que la pétrochimie n’était qu’un aspect du problème. Le rouge à lèvres contient toutes sortes de substances y compris des substances animale. Comme ce fameux carmin issu de la cochenille (Dactylopius coccus), un petit insecte qui vit sur des cactus en Amérique du sud. On sacrifie des milliers de ces petits insectes pour produire le fameux carmin. On va y penser la prochaine fois qu’on verra sur un packaging qu’un rouge à lèvres est cruelty free et/ou végan. Le cruelty free comme le végan sont la « tarte à la crème » rêvée pour mettre sous le tapis un tas de choses pas très avouables.
Soyons clair : votre rouge à lèvres n’aura pas été testé sur les animaux, c’est vrai. Rien de nouveau sous le soleil, ces tests sont interdits par la réglementation européenne depuis 2013. Mais celle-ci ne concerne que les produits fabriqués en Europe. Quid des rouges qui sont fabriqués en Asie ou aux Etats-Unis ? Il paraît que 80% des pays dans le monde pratiquent encore ce genre de tests ignobles. Et par ailleurs, la réglementation n’interdit pas le broyat d’insectes.
Donc le rouge à lèvres bien rouge qui se voudrait naturel, voire végan, ne l’est pas. D’autant moins végan et d’autant moins green que, pour obtenir un colorant rouge très pur, on mélange la poudre d’insectes à de l’ammoniaque ou du carbonate de sodium, qu’on asperge ensuite d’une grande rasade de sels d’aluminium. Tout va bien 🙁 !
Le rouge à lèvres est une rente en cosmétiques. des matières premières pas chères et il s’en vend presqu’un milliard chaque année dans le monde, c’est dire si les pauvres petites cochenilles ne font pas le poids. Le rouge à lèvres est une rente pour les colosses de la beauté, mais pas pour notre santé ! A moins que quelques outsiders ne changent la donne. All Tigers a ouvert les paris en créant les rouges à lèvres liquides les plus clean, green et éthiques possibles (sans carmin donc). Ils sont super confortables car à base d’huiles et de cires végétales et existent en 12 teintes. Alexis Robillard explique très bien pourquoi il a décidé de se lancer dans cette aventure un peu folle. Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à écouter l’interview qu’il m’a accordée, c’était le 6 février dernier (épisode 48). Il raconte comment lui est venue cette idée, jusqu’à son engagement dans l’organisme international 1% Pour la Planète, pour la sauvegarde des tigres. Dès qu’on achète un rouge à lèvres All Tigers, on contribue à leur protection en Asie. C’est pas si souvent qu’une marque de maquillage s’engage !
Je trouve cette démarche super intéressante et surtout inspirante. Il faut que d’autres marques suivent. Il faut aussi (mais c’est peut-être totalement utopique) que nous les femmes exigions des rouges à lèvres plus sains, et qu’ils soient d’un bout à l’autre de la chaîne REELLEMENT CRUELTY FREE ! C’est peut-être ce levier (celui du porte-monnaie, de la CB, appelez-le comme vous voudrez !) qui fera bouger les choses. Huiles minérales et substances toxiques n’ont juste rien à faire dans un rouge ! Et à une époque où les filles se maquillent de plus en plus jeunes, il serait peut-être temps que cela change, non ?
Get the glow
Certaines poudres sont tellement belles dans leur boîtier qu’on hésite à les détruire à coups de pinceau. Fines, pressées, gravées, ce sont de véritables oeuvres d’art, des OBNIS (Objets Beauté Non Identifiés). Il en sort de magnifiques à chaque saison, de quoi se créer une véritable collection. Plaisir des yeux… Et sur le teint, ça donne quoi ? De la structure, de l’éclat surtout. On les applique sur les reliefs du visage pour accrocher la lumière, apporter une brillance subtile. Pour cet automne-hiver, voici les trois qui m’ont fascinée.
- Le Lion de Chanel. La marque reprend souvent des thèmes chers à l’univers de sa créatrice (le tweed, le matelassé…). C’est une spécialité de la Maison et ces poudres sont souvent des exclusivités. En clair, une fois épuisées, on ne les revoit plus au catalogue. Une véritable frustration pour les addicts. Celle-ci n’échappera sans doute pas aux collectionneuses. Sa tête de lion stylisée est d’un doré cuivré, superbe sur les peaux mates, métisses et noires.
- La Rose à Poudrer de Lancôme. Cette rose en pétales de soie (enfin j’imagine que c’est de la soie, hein…) poudrées est étonnante. La poudre au fini or rose universel peut aller à tout le monde, à condition d’avoir la main légère. Je conseille plutôt de prélever la poudre au pinceau afin d’obtenir un résultat homogène et transparent.
- Mystic Glow Powder de Givenchy. Un or rose très pâle, un peu froid, parfait pour les peaux laiteuses auxquelles il apporta un peu de chaleur. Son plus : on peut l’utiliser sec ou avec un pinceau humidifié. Cette dernière option permet une application plus longue tenue sur les paupières, façon fard ou liner.
Et vous, laquelle aimez-vous ? Et êtes-vous fan de highlighter surtout ?
Un maquillage qui ensorcelle
Violette, la maquilleuse-influenceuse qui travaille désormais à la direction artistique du maquillage Estée Lauder, signe cet automne sa seconde collaboration avec la marque. L’avantage d’avoir une ou un maquilleur qui signe une collection, c’est qu’il y a toujours une histoire en fil rouge. Ce n’est pas juste (ou en tous, ce n’est pas ainsi qu’on nous le présente…) un truc marketé par des gens sortis de nulle part qui planchent sur des mood boards ou des catalogues de tendances ou -et ça c’est pire que tout- sur quelques requêtes chopées sur Google Trends, comme c’est de plus en plus le cas.
Violette aime les paillettes, les couleurs fortes et ne fait aucun compromis. Inspirée par cette vague de reprise de parole des femmes, elle a rêvé la collection d’une Dangereuse, une femme libre et émancipée, vivant seule dans l’Italie des années 30, une scandaleuse quoi ! Elle a imaginé son intérieur chamarré, les tapisseries, les tentures et rideaux d’étoffes lourdes et précieuses. Certains fards sont moirés, d’autres sont saturés de paillettes. Les rouges à lèvres sont forcément intenses. Mais tout reste modulable, adaptable…
Le crédo de la maquilleuse : ne surtout pas transformer, ni déguiser la femme, mais l’aider à se sublimer. Et pas en y passant des heures. Donc tout s’applique au doigt et ça c’est top. Les couleurs sont fortes mais peuvent s’appliquer en voile. On peut aussi utiliser un pinceau légèrement humide pour les fards à paupières, afin de les transformer en eye-liner par exemple.
J’adore particulièrement le Eye Gloss Sheer Scandal, un gel gloss transparent au fini holographique à appliquer directement sur peau nue ou à superposer sur un fard. C’est un produit qui existe depuis un bail et ça faisait longtemps que je n’en avais pas revu dans une collection. Sur une paupière nue ou sur l’os de la pommette, ça fait un petit effet dewy (perlé comme de la rosée) et frais, qui capte la lumière. Seul inconvénient, ça colle un peu, donc c’est peut-être plus approprié pour un make up du soir.
Collection La Dangereuse by Violette X Estée Lauder, en vente maintenant sur le site de la marque Estée Lauder, sur les points de vente, le site feelunique.fr
Recherche mascara, bonne récompense…
Il y a quelques semaines, je suis tombée sur un article très bien documenté qui racontait combien le mascara était en déclin et constatait même sa disparition totale des nouvelles marques fortes du moment. Ni Huda Beauty, ni Fenty n’en ont. D’ailleurs, cette dernière continue à se déployer et point de mascara en vue… Quant à Huda Kattan, que j’interviewais dans le post Huda Make Up fan Absolue, elle a tout de suite misé sur les faux-cils. Il paraît que Lady Gaga a déposé le nom d’une marque de cosmétiques et de maquillage dans laquelle on ne trouve pas trace de mascara non plus.
Pourtant, l’industrie aurait vendu pour plus de 8 millions de dollars de mascaras l’année dernière. C’est donc plutôt rentable a priori, le mascara. Inventé à la fin du 19ème siècle par un français, un certain Eugène Rimmel qui crée une première formule à base de vaseline (si, si !), il faudra attendre la fin des années 50 et l’invention du premier mascara automatique par Helena Rubinstein pour obtenir le mascara tel qu’on le connait aujourd’hui, c’est-à-dire, un tube avec pinceau intégré.
Mais le mascara a tout de même été fortement concurrencé ces dernières années. Certains traitements tels que Latisse ou Revitalash Advanced qui font pousser et épaississent les cils ont fait leur apparition. On a vu également la pose d’extensions de cils se développer fortement, un service qui permet d’obtenir une frange de cils exceptionnelle et de se passer de mascara par la même occasion. D’ailleurs lors de mes vacances cet été, j’ai remarqué autour de moi que de plus en plus de jeunes femmes avaient recours aux extensions de cils. Normal : pas de coulures quand on nage ou que l’on transpire, pas d’effritements en cours de journée, pas de démaquillage obligatoire le soir. Que de temps gagné le matin !!!
Je remarque également en regardant ma propre fille, que les femmes et les jeunes filles en particulier, sont très exigeantes quant à l’effet et à la qualité du mascara. Ceux qui sont incapables de leur faire des cils plus longs et plus fournis sont systématiquement écartés. Du coup, ma fille est également très branchée faux-cils, mais uniquement pour faire des photos sur IG. Elle ne part jamais au lycée avec, alors que certaines de ses « collègues » le font sans problème m’a-t-elle assuré.
En fait, le mascara reste la chasse gardée des « major companies ». Développer un mascara coûte cher. D’autant qu’il y a quelques années une marque m’avait révélé qu’une entreprise dominante du secteur avait breveté un nombre incalculable de brosses, de formules, de contenants, de matières. Difficile dans ces conditions d’arriver avec l’idée du siècle et certainement pas envie de voir débarquer une horde d’avocat à sa porte quand on est une start-up.
Pourtant, quand on a les moyens, il y a encore de la place pour l’innovation, la preuve : avez-vous vu le dernier mascara de Chanel, Le Volume Révolutionnaire (ci-dessus) ? Brosse démente imprimée en 3D (les machines peuvent sortir jusqu’à 1 million de brosses par mois, qui dit mieux ?) dont la matière et la présence de micro alvéoles permettent une application dite subtile et progressive du produit qui, en soi, n’est pas une formule révolutionnaire. Perso, je trouve cette nouveauté fascinante. Et vu le nombre d’essais et la qualité de l’objet, je n’ose imaginer le coût de la R&D. Sûr, qu’une start-up aussi innovante soit-elle ne joue pas dans la même cour !
Bon, mon avis sur ce produit est tout de même moins enthousiaste. Si vous cherchez un effet recourbe-cils et/ou allongeant, oubliez ! Ce mascara épaissit (limite pattes de mouches quand même) et basta, peut-être parce que la texture est trop épaisse. En tous cas, celles qui ont des cils invisibles vont adorer.
Moralité : je pense que le mascara a encore de beaux jours devant lui… Mascara Le Volume Révolution de Chanel , noir, 35 €.
Et vous, avez-vous testé les extensions de cils ? Avez-vous appris à poser vos faux-cils comme une pro ? Ou alors faites-vous aussi partie de la team « jamais sans mon mascara », comme moi ?
Première collection
Violette, c’est la star du make up sur les réseaux sociaux et en particulier sur Instagram. violette_fr c’est 206 000 abonnés sur IG et plus de 186 200 abonnés à sa chaîne YouTube ! Elle vit à New-York (c’est sans doute la plus new-yorkaise des parisiennes !), ses looks « effortless » séduisent, les influenceuses les plus pointues la suivent, c’est dire ! Arrivée chez Estée Lauder l’été dernier, on attendait avec impatience sa toute première collection.
J’ai pu tester le Rouge à Lèvres Liquide 305 Poppy Sauvage (aucun avis sur le reste de la collection que je n’ai pas eue en main). Sublime couleur, mais au-delà de ça, c’est la texture que je trouve fantastique. Le fini mat, la texture seconde peau qu’on ne sent plus une fois que le liquide a séché. Et surtout quel confort ! C’est tout le savoir-faire d’Estée Lauder qui se cache dans ce flacon.
J’adore, vraiment ! Pourtant, au départ je me suis dit : « allez, encore un gloss ! » Bah non, détrompez-vous c’est un vrai rouge et en plus il tient des heures sans dessécher les lèvres, il est top ! Dès la première couche, la couleur est intense, et comme il ne crée aucune épaisseur, on en repasse une couche sans problème.
Attention : ce genre de produit ne supporte pas l’à peu près.Les lèvres devront être parfaitement lisses. Vous ne savez pas comment faire ? Mon post spécial lèvres parfaites va vous éclairer, j’en suis certaine. Autre détail d’importance : le contour doit être nickel, si on ne maîtrise pas l’effet « bouche ». Le tracé tremblotant, c’est niet ! Donc, si votre main n’est pas sûre, misez sur le crayon contour (attention, on le choisit plus clair et on l’estompe surtout !) pour ne pas vous louper. Allez, ce n’est qu’un coup de main à prendre. Retouches indispensables en cours de journée 😉
Pure Color Envy Rouge à Lèvres Liquide Poppy Sauvage, Estée LauderXViolette, 34€. (en exclu sur le stand Estée Lauder du Printemps Haussmann)