Dans les années 50 et jusqu’aux années 60-70, les femmes de la « bonne société » française se rendaient chez l’esthéticienne et le coiffeur, toutes les semaines. Je me rappelle, quand j’ai débuté dans la presse (dans les années 90, hein 😉 ), j’ai connu des rédac’ chefs pour qui il était impensable de se faire un shampooing elles-même et je ne vous parle même pas du brushing ! En même temps, elles ne payaient pas, c’était pratique.

Pour en revenir aux instituts, leurs clientes s’y rendaient régulièrement et se transmettaient leurs bonnes adresses entre amies et de mères en filles. Mais au fil du temps, ces salons ont perdu de leur aura. La faute à qui ? A quoi ? Et comment se fait-il que l’on reparle tant sur les RS des fameuses facialists ou des esthéticiennes, en bon français. Voici ma petite analyse…

L’avènement de la cosmétique moderne

Le prix des prestations faisait qu’une heure de soin chez l’esthéticienne était loin d’être à la porté de toutes. Et puis les femmes ont été de plus en plus nombreuses à aller travailler. Plus de pouvoir d’achat certes, mais beaucoup moins de temps à passer en institut, forcément. Il faut aussi parler du développement des cosmétiques en parallèle. Eh oui, le développement des entreprises de cosmétiques avec leurs promesses de jeunesse éternelle à portée de pot, ont été un bouleversement incroyable. Imaginez, pour 50 ou 80 francs à l’époque (eh oui, j’ai connu les Francs 😉 ), on pouvait avoir une crème aux pouvoirs, paraît-il, incroyables. Et cela, tous les matins, ans sa salle de bains. En clair, les femmes devenaient les artisans de leur propre beauté. Aller dans un salon devenait « inutile », en plus d’être ruineux.

Années 2000, la médecine esthétique

Au début du nouveau millénaire, la médecine esthétique est arrivée, le chaînon manquant entre dermatologie et cosmétique. On pouvait modifier sa peau, son teint, l’apparence de son visage, repulper ses lèvres, gommer quelques ridules entre midi et deux, ni vu ni connu et en une seule séance. De la magie en seringue ! Difficile pour l’esthéticienne de rivaliser.

Bon, il aura fallu quelques décennies et quelques scandales pour faire chuter les « crèmes miracle » de leur pied-d’estale, quelques horreurs esthétiques aussi. Remember les injections de collagène bovin ou même de silicone. Si, si, certains « médecins » en ont pratiqué et quelques cobayes en gardent encore de vilaines séquelles !

Le développement des spas de luxe

Pendant ce temps, les petits salons bataillaient dans leur coin tentant de fidéliser des clientes « vieillissantes » et peinant a en recruter et à en fidéliser de plus jeunes. Perso, je n’ai jamais trouvé utile d’aller me faire faire un soin en institut. Question d’éducation, très certainement. En perso, je n’y allais que pour me faire épiler. Et les rares fois où j’y allais pour un soin visage ou corps, c’était dans le carde de mon travail et je le vivais vraiment comme une tannée !

D’autant que, j’allais oublié un autre aspect : les années 2000 ont vu éclore les fameux spas qui, pour certains, ont vraiment plombé l’image de l’esthéticienne compétente et qualifiée. Le spa, c’était et c’est encore une vitrine pour une marque. Le problème c’est que derrière le prestige d’un palace ou d’une adresse dans le Triangle d’Or, on trouve souvent des prestations moyennes, à des prix tellement prohibitifs qu’ils en deviennent indécents ! C’est simple, j’ai rarement fait un soin inoubliable dans un spa, ou alors inoubliable mais dans le mauvais sens du terme (fille incompétente, protocole long à mourir et sans intérêt…). Et un soin en spa d’hôtel de luxe, ça coûte une blinde : comptez minimum 230 € les 50 mn.

Le retour de l’expertise manuelle

Donc récemment, belle surprise quand j’ai vu éclore sur IG, des comptes de facialists. Et là, je me suis dit qu’il se passait quelque chose… Normal, à l’heure où tout le monde se méfie des cosmétiques, il y a une super opportunité à saisir pour les esthéticiennes. Un chiffre, un seul : 429% d’augmentation d’occurence sur les réseaux sociaux pour le #cleanbeauty . Les achats de cosmétiques clean ont connu une croissance de 198% en 2019. En clair, on n’attend plus de miracles de crèmes, les promesses marketing des cosmétiques sont devenues inaudibles, on a bien compris qu’on ne peut pas remonter le temps. Alors que reste-t-il ? La main, le ressenti, la technique, l’humain quoi ! Pas étonnant que des outils comme les rouleaux de jade et autres guashas refassent surface aussi… Après des années de promesses cosmétiques déçues et d’opacité, c’est le retour à l’essentiel.

Logique, on sait que la stimulation de la peau par des manoeuvres, des lissages, des pincements etc. est indispensable pour stimuler la synthèse des fibres de collagène et d’élastine et maintenir l’éclat et l’élasticité de la peau. Evidemment, une peau est vouée à vieillir, c’est fatal, mais ont peut ralentir le process à défaut de l’arrêter ou même de l’inverser comme pouvaient encore le faire croire certains il n’y a pas si longtemps. On peut améliorer la qualité de la peau.

Les nouvelles stars du soin esthétique

Vous avez entendu parler de Sophie Carbonari, facialist française installée à Londres, qui est rentrée s’installer à Paris (merci le Brexit !) après 6 années passées là-bas. Vous pouvez l’entendre ici Episode #74 . Mais il y a bien évidemment plein d’autres pros qui méritent une visite, comme Cécile Cotten Episode #21 , Chantal Lehmann Episode #81 . Je pense également à la célébrissime Joelle Ciocco Episode #53 ou encore à Odile Vilain et ses mains incroyables.

Je vous invite à aller checker ce que j’en disais il y a un peu plus de 4 ans dans le post Odile aux Mains d’Argent. Et je n’oublie pas Les Petits Soins, des instituts créés par Claire Martichoux, de chouettes adresses et abordables, à Paris principalement, mais aussi à Aix. Je vous encourage à pousser la porte d’un « petit » institut de quartier, vous pourriez avoir de belles surprises. Et puis évidemment, misez sur la régularité pour pouvoir espérer un résultat à long terme. Une fois par mois si l’on peut, c’est top !

Toutes ces praticiennes nous apprennent à considérer notre peau comme un organe vivant et nous réapprennent l’importance du toucher et du soin. On bacle moins son démaquillage, on applique sa crème hydratante avec plus d’attention. D’ailleurs, je vous prépare une rencontre sympa avec une facialist IRL très bientôt je l’espère… A suivre.

Et vous ? Les soins en institut, vous êtes une habituée ? N’hésitez pas à partager bonnes adresses et expériences bonnes ou mauvaises…

Ecrire un commentaire