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S’y mettre et s’y tenir cette fois

Comme chaque année, en septembre, je vois mes cours préférés pris d’assaut par des nouveaux venus. Vous aussi, à chaque rentrée, vous revenez de vacances, motivée, en vous disant : « cette année, c’est décidé, je fais du sport trois jours par semaine… ». Mais ce genre de bonne résolution s’évanouit très vite, passé quelques semaines. Sauf si on se pose les bonnes questions, avant de cramer son PEL dans un abonnement ruineux.

De quelle activité avez-vous envie ? Ok, le yoga c’est tendance, mais est-ce vraiment votre truc ? Si vous vous êtes éclatée en faisant du beach volley sur la plage ou en nageant, vous aurez peut-être plus envie d’un sport co (oui, on peut aussi en pratiquer à l’âge adulte), ou peut-être serez-vous dans votre élément dans un sport défouloir, plus cardio (boxe, danse etc.), ou encore dans une piscine (une copine de ma fille fait du water polo avec sa mère deux fois par semaine). Ecoutez-vous…

Vous voulez vous poser ? Tai chi, certains types de yoga, Pilates… Certaines activités demandent de la concentration et apprennent à mieux connaître son corps tout en apprenant à dépasser ses limites. Ne vous laissez pas intimider par certaines postures que l’on peut voir sur IG. Ces yogis ont tous débuté un jour…

Vous voulez vous muscler rapidement ? Le Pump, le Cross Fit… mais attention aux blessures. Il faut tout de même avoir un minimum de condition physique pour ce genre d’activité et bien respecter les consignes de charge et de posture.

 

A quel moment pratiquer ? Vous courez le soir pour récupérer les enfants à la crèche et faire deux-trois courses avant de rentrer ? Alors, ce n’est visiblement pas le bon moment… Vous avez du mal à vous extirper du lit le matin ? Clairement chez vous le matin, c’est fait pour dormir, donc laissez tomber. Quand je travaillais en entreprise (Thank God it’s over 😉 ), j’avais compris que la meilleure heure vu mon emploi du temps surchargé en permanence, c’était le midi. C’était ma bouffée d’endorphines, ce qui me permettait d’échapper au stress de la rédaction, de rencontrer d’autres gens, de me vider la tête, quoi ! Certes, je déjeunais devant mon ordi en quatrième vitesse au retour, mais j’étai très productive ensuite. Aujourd’hui, mon indépendance me permet d’aller exercer mon activité physique le matin, le midi ou en fin d’après-midi, sans aucune prise de tête. C’est nu super avantage, mais bon, il y a d’autres inconvénients aussi…

Mais où aller ? Le lieu, très important le lieu. Attention, je ne parle pas d’adresse mais de géographie. Facilitez-vous la tache ! Galérer pour rejoindre votre salle ou votre piscine, c’est le meilleur moyen de lâcher l’affaire après quelques semaines. Si vous devez parcourir plusieurs kilomètres en voiture (et tourner pour vous garer…) ou prendre les transports pendant plus d’une demie heure, oubliez ! L’idéal, c’est que le lieu de votre activité soit facile à rejoindre à pieds de préférence. Evidemment, le coach à domicile ou sur le lieu de travail c’est l’idéal, mais perso, je n’ai jamais eu les moyens d’avoir un coach privé, quant aux boîtes qui proposent un lieu dédié au sein de l’entreprise, ça existe mais c'(est encore très peu répandu.

Et les jours sans ? Les jours où on a la flemme, les jours de règles où on a l’impression que toute notre énergie s’écoule avec le flux menstruel, bah on force pas. Vous avez loupé un jour ? Rien de grave. Vous irez demain ! Mais surtout ne lâchez rien. Jamais plus de 2 jours d’affilée à sécher, sinon on est certaine de ne jamais y retourner.

Alors qui s’y met ou s’y remet cette année ? 

Prendre la vague à plus de 50 ans…

C’était en février dernier. Je commençais à préparer mes vacances d’été. Je voulais, comme chaque année, partir en Martinique. Problème : entre les billets d’avion qui coûtent les deux bras, la location du bungalow et celle de la voiture, le budget allait être extrêmement serré (#vismaviedindependante). Eh oui, quand on est salarié, qu’on a son salaire qui tombe tous les mois, on peut mettre de côté, budgéter… Aujourd’hui, ce n’est plus mon cas. Résultat, je cherche une autre destination, pas trop lointaine, ensoleillée de préférence et pas trop ruineuse non plus. Je ne veux pas de clubs de vacances, car je ne me suis jamais sentie aussi seule que dans ce genre d’endroit #vismaviedemamansolo. Et puis me vient une idée : et si pour une fois, je me faisais des vacances sportives ? Mais quel sport ? Il faudrait que je puisse le partager avec ma fille en plus. 17 ans, envie de se la couler douce avec son extension préférée #portableIG. Donc pas question de l’emmener dans une retraite yoga ou ce genre de truc qui ne l’intéresse absolument pas.

Soudain, je me suis rappelé ce fantasme d’ado que j’avais. A l’âge de ma fille, je lisais des livres sur le surf, je rêvais de partir, planche sous le bras, de pratiquer aux 4 coins du monde en suivant les saisons. L’année dernière, je l’avais envoyé suivre un stage de surf avec l’UCPA et elle n’avait plus pratiqué depuis. Je lui ai donc proposé l’idée. Elle m’a dit ok, et hop j’ai choisi un spot, Famara au Nord de Lanzarote, réservé l’avion, l’appart’, la voiture et voilà comment je me suis retrouvée 4 heures par jour dans l’eau à tenter de me tenir en équilibre sur une planche de 2 mètres.

Famara, c’est un panorama extraordinaire. Les volcans, les étendues désertiques, la mer et un climat tout à fait supportable (pensée pour ceux qui étaient à Paris sous 40°degrés)… Il y a beaucoup de vent, c’est souvent couvert d’ailleurs, dans ce coin. Mais bon, mon but était sportif et non de lézarder au soleil, comme d’hab’.  J’ai été servie ! L’apprentissage est ingrat. On tombe beaucoup, on perd l’équilibre non stop, on se reçoit les vagues en pleine face. Il m’a fallu 3 bonnes journées pour parvenir à me tenir enfin debout. Mais j’y suis arrivée ! Eh oui, apprendre à 50 ans passé, ce n’est pas pareil que de s’y mettre à 10 ! C’est sûr que si je m’étais comparée à ces jeunes qui arrivent le matin sans avoir jamais mis un pied sur une planche et qui, au bout de 2 heures, ont déjà acquis les rudiments, j’aurais vite jeté l’éponge !

Mais j’étais pas là pour me comparer à des mômes de l’âge de la mienne. J’étais là pour apprendre un truc nouveau, pour m’amuser, et accessoirement pour sortir de ma zone de confort. Et quoi de mieux pour y parvenir, que de se confronter à un élément aussi imprévisible que la mer ? Avec le surf, on apprend qu’une vague n’est pas une simple vague. Que pour en surfer une il faut en laisser passer parfois 5-6, qu’il faut accepter de tomber, puis de se relever. De tomber à nouveau. Et de se relever. Pas de honte, jamais. Juste l’envie d’y arriver.  Donc on apprend l’observation, la patience, la persévérance et… L’humilité.

Lanzarote, Caleta de Famara, surf
Il y a des jours où « ça tabassait » comme on dit. J’ai dû me retrouver dans le tambour de la machine à laver une bonne trentaine de fois, essayant de protéger ma tête comme je pouvais d’une éventuelle chute de planche. Ca m’a aussi appris plein de choses sur moi. J’ai vu que je n’avais pas tant peur que ça de me jeter à l’eau, au propre comme au figuré, que j’avais plus d’endurance que je l’imaginais et que j’étais quand même encore bien casse-cou !

J’ai pris cher : des tasses entières d’eau salée, des bleus aux genoux gros comme des balles de ping pong, le dos et les bras fracassés en fin de journée. C’est un sport risqué, faut pas l’oublier ! Mais à aucun moment je n’ai remis mon choix en question. Je voulais vivre mon petit rêve de jeunesse et je l’ai fait. A un moment, j’ai pensé que j’y étais allée un peu fort en nous prenant direct un forfait de 10 jours d’apprentissage. Mais, que voulez-vous, quand je m’engage dans un nouveau truc, je le fais à fond ! J’ai pas lâché. Après un petit passage forcé chez l’ostéopathe, je me suis remise à l’eau dès le lendemain !

Le bilan de cet apprentissage express et pour le moins énergique ? J’ai réussi mon challenge avec moi-même. Je ne suis pas devenue surfeuse pro (c’était pas le but, hein) mais je sais tenir sur une planche. Et j’ai déjà envie de repartir ! Mais cette fois, je ferai différemment. Maintenant que j’ai quelques rudiments, je vais essayer de développer ma pratique, en évitant l’école de surf classique, histoire de pouvoir progresser plus rapidement. Oui, car au cas où ça vous intéresserait, l’école de surf, c’est bien pour débuter, à condition qu »il n’y ait pas beaucoup de monde et qu’on apprenne et progresse tous à la même vitesse. Evidemment, dans ce genre de contexte #ecoleusine, c’est juste impossible. Les profs doivent gérer une dizaine de personnes (on a été jusqu’à 15 !), c’est compliqué d’analyser ce qui va ou ne va pas, d’avoir un oeil sur tout le monde. Et quand on débute, l’encadrement c’est hyper important pour ne pas se décourager et progresser rapidement. Et puis, je ne ferai pas de journées complétes. C’est trop éprouvant pour le corps (enfin, pour le mien en tous cas…) et ça peut vite dégoûter les plus motivés (spéciale dédicace @sarahyoga.fr 😉 ) D’ailleurs pour me donner du courage, j’ai repris la méditation que j’avais un peu délaissée, ces derniers mois. Ca me permettait de me recentrer le matin au lever et le soir au coucher.

surf, Caleta de Famara, surfEn bonus, et sans le chercher, j’ai fait une détox totale de news et de tout ce qui pollue notre cerveau à longueur de journée, toute l’année. J’ai lu, j’ai ri avec ma fille et avec Sarah, notre copine prof de yoga alsacienne qu’on a rencontrée au cours de surf justement (elle est super, allez checker son site www.sarahyoga.fr). Vous savez quoi ? J’en ai ch… Vraiment. Mais, j’ai passé sans doute mes meilleures vacances depuis des années, car j’ai appris un nouveau sport et j’ai repris confiance en moi par la même occasion. Et surtout, je me suis fait plaisir et clairement, y’a pas d’âge pour ça !

Et vous, les vacances c’était comment ? Sportives ? A la cool ? En solo ou en tribu ? Ca remonte à quand la dernière fois que vous avez fait un nouvel apprentissage sportif ou non ?